Forecomm : déployer des applications pour Android est un « cauchemar »

Anthony Nelzin-Santos |

On bien connaît Forecomm pour ses applications iPhone comme celle du Parisien ou du Courrier international, mais on sait moins que cette société a commencé par les applications Java en 2007 — elle développe aujourd'hui pour iOS comme pour Android. Interviewé par Business Mobile, Jean-Luc Gémo, son PDG, explique que le « déploiement [d'applications pour Android] s'apparente à un cauchemar ».

Il explique que ce n'est pas le développement en lui-même qui pose problème, mais bel et bien le déploiement : « il est impossible de raisonner en termes d'OS car les terminaux sous Android sont techniquement très différents (taille de l'écran, etc.) ». Une thèse qui revient très souvent, celle de la fragmentation d'Android, à la fois sa plus grande force et sa plus grande faiblesse (lire : Android : "la fragmentation est un mythe").

Les entreprises pour lesquelles développe Forecomm tiennent absolument à être présentes sur iPhone, nécessité économique pour un smartphone qui tient environ 50 % du marché français du téléphone intelligent. « Si 80% de nos clients veulent être présents seulement sur iPhone ou iPad, les 20% restants abandonnent leurs ambitions Android lorsqu'on leur montre le devis. Développer et déployer sous Android coûte en moyenne 1,5 fois plus que sur Apple », explique Gémo. La faute donc à l'obligation de développer pour plusieurs appareils bien différents, même si pour des raisons évidentes de temps et d'argent, il conseille de se concentrer sur une poignée de modèles.

La différence se trouve aussi côté retour sur investissement : il semble que la section payante soit moins bien mise en valeur (on sait aussi que l'Android Market fait la part belle aux applications gratuites, proportionnellement plus nombreuses que sur l'App Store), mais aussi que la clientèle ne soit pas la même : elle serait « plus jeune et dispose[rait] de moins de moyens ». Enfin, il explique ne pas être sûr de vouloir conseiller Windows Phone 7 à ses clients : « On est sur un OS qui met l'accent sur le fait que l'utilisateur a accès à la plupart de ses besoins (mails, Twitter, Facebook) depuis l'écran d'accueil sans avoir à jongler entre différentes applications. C'est tout le contraire de l'iPhone ».

Accédez aux commentaires de l'article