iPhone 5 : le re-test

Anthony Nelzin-Santos |

Nous avons publié notre test de l’iPhone 5 quelques jours après sa commercialisation, fin septembre. Nous l’avions examiné sous toutes ses coutures, mais il nous manquait un élément : le recul. Nous avons utilisé cet iPhone au quotidien depuis deux mois, le temps d’un nouveau test — ou plutôt d’une série de remarques et de réflexions d’utilisateurs.

Un très bon téléphone…

Cela peut faire sourire, mais les smartphones ont souvent été de médiocres téléphones — et l’iPhone n’a pas fait exception, sans même mentionner l’« Antennagate ». L’iPhone 5, lui, est sans doute le premier de la lignée à être un bon téléphone, voire un très bon.

Il capte d’abord bien mieux que ses prédécesseurs, un point que l’on ressent particulièrement dans nos locaux, où il est particulièrement difficile d’obtenir une liaison stable. L’iPhone 5 a tendance à moins souvent couper pendant un appel et les parasites sont plus rares.

Il offre de plus une excellente qualité audio. On entend mieux les correspondants (le combiné intègre un système de réduction de bruit ambiant) et ils entendent mieux de leur côté (l’iPhone 5 possède non pas un, mais deux microphones pour capter les sons ambiants et les annuler). C’est d’autant plus vrai lorsque la communication peut se passer en voix HD, avec laquelle l’iPhone 5 est compatible (de client Orange à client Orange ou de client SFR à client SFR avec des mobiles compatibles).

…et un téléphone rapide

L’iPhone 5 n’est pas qu’un bon téléphone, c’est aussi un bon téléphone connecté : sa puce réseau prenant en charge les dernières évolutions de la 3G lui permet de toujours utiliser le réseau le plus rapide à sa disposition. Une équation gagnante pour des débits excellents : sans surprise, l’iPhone 5 est le téléphone le plus rapide du marché selon Degrouptest.

En HSPA (7,2 à 14,4 Mbit/s), l’écart avec l’iPhone 4S est déjà sensible. Mais l’iPhone 5 prend en plus en charge la HSPA+ (21 Mbit/s), assez présente en France, et la DC-HSPA (42 Mbit/s), plutôt commune dans les grandes villes. Il n’atteint évidemment jamais ces seuils théoriques, mais permet de surfer presque trois fois plus rapidement que l’iPhone 4S en moyenne. Ce n’est pas un détail.

Néanmoins, la décision incompréhensible d’Apple de ne pas prendre en charge les bandes 4G LTE les plus utilisées en Europe tempère ce bel enthousiasme. La 4G LTE est autant une réalité commerciale en France qu’en Grande-Bretagne et en Allemagne : dans quelques semaines, on ne pourra plus dire de l’iPhone 5 qu’il se connecte toujours au réseau le plus rapide.

Un véritable ordinateur de poche

Heureusement donc qu’en 3G, il fait des merveilles… et que toutes les opérations sont extrêmement rapides. Plus de deux fois plus rapide que l’iPhone 4S, l’iPhone 5 est plus puissant qu’un iMac G5 d’il y a quelques années ! L’Apple A6 est tout simplement épatant et il est bien difficile de se plaindre de l’iPhone 5 de ce point de vue là.

Plus encore que le processeur, sa puce graphique est une vraie avancée : jouer sur l’iPhone 5 est un réel plaisir. L’iPad reste il est vrai en avance sur ce front, mais on se plaît à parfois apercevoir des graphismes que n’auraient pas renié les consoles de salon, et a fortiori les consoles portables, il n’y a pas si longtemps que ça.

Autonomie : la bonne surprise

Lors de nos tests, nous avions constaté une légère baisse d’autonomie de l’iPhone 5. C’est sans doute vrai dans nos tests bruts, qui font la part belle à la vidéo, et dans notre test intensif, qui met là aussi l’accent sur le multimédia. Dans une utilisation plus « normale », nous avons au contraire constaté une légère amélioration de l’autonomie par rapport à l’iPhone 4/S.

Un bon point, sans doute permis par la puce réseau moins encline à tirer sur la batterie ou par l’Apple A6, beaucoup plus puissant sans être plus énergivore. Mais c’est seulement un petit pas dans la bonne direction : on aurait pu supporter un iPhone plus épais d’un millimètre avec une batterie bien plus imposante…

Un format qui ne fait pas l’unanimité

Deux mois après la parution de notre premier test, la question du format de l’iPhone 5 fait toujours débat à la rédaction : l’écran est plus grand, mais cela se paie clairement au niveau de la prise en main. Quoi qu’en dise Apple, son utilisation à une main est nettement moins agréable que celle d’un iPhone 4S : parvenir au coin supérieur droit avec le pouce gauche sans changer de prise est une performance physique.

Apple a fait un compromis assez étrange et au final pas aussi réussi qu’elle le proclame. Une diagonale de 3,7" est l’extrême limite de ce qui est facile à utiliser à une main, c’était une piste qu’elle aurait pu explorer. Quitte à agrandir l’écran sans garantir une utilisation confortable à une main, elle aurait pu au contraire aller à 4,5".

Le choix du 16:9 est plutôt pertinent pour un téléphone en mode portrait : il n’est pas désagréable dans les applications construites autour d’une liste… comme la plupart des applications pour iOS. En mode paysage néanmoins, le gain est moins clair : rédiger de longs mails ou surfer sur des pages lourdes dans cette orientation est moins pratique qu’avant.

Ce changement a en tout cas introduit de nouveaux usages chez certains d’entre nous. En mode portrait, c’est sans doute le premier iPhone qui permet de lire confortablement avec des apps comme Kindle ou iBooks. En mode paysage, il a redonné de l’intérêt à l’iPad pour la rédaction de textes en mobilité, mais est aussi redoutable pour la lecture de vidéos ou les jeux.

On regrettera néanmoins que de trop nombreux éditeurs tardent à optimiser leurs apps pour l’iPhone 5. On en vient aujourd’hui à se dire que ce retard est un bon signe de l’implication des développeurs et donc de la pérennité des apps (qui sont aussi, on l’oublie parfois, des outils de travail). Plusieurs d’entre nous ont décidé de tout simplement supprimer leurs apps non-optimisées pour envoyer un message clair aux développeurs.

Un superbe téléphone un peu fragile

L’aluminium de l’iPhone 5 ferait presque regretter le verre de l’iPhone 4/S… Sans même parler du scuffgate, dû à un problème de contrôle qualité les premières semaines de production, l’iPhone 5 se révèle assez fragile. Seul un des cinq modèles de la rédaction est comme neuf : il n’a jamais quitté sa housse intégrale.

Il est très clair que les modèles blancs vieilliront mieux que les modèles noirs : le nôtre, qui n’a pas été protégé par une housse pendant deux mois, ne s’en sort qu’avec une légère bosse sur la tranche. Les modèles noirs qui n’ont été protégés par des housses en permanence possèdent tous des rayures, voire des griffures, sur les coins comme les tranches.

L’iPhone 4S résiste moins aux chocs, mais mieux aux rayures, l’iPhone 5 mieux aux chocs, mais moins aux rayures. Le choix est clair, mais quitte à faire, on préférerait ne pas avoir le choix et avoir un téléphone tout simplement solide. C’est là le seul gros défaut de l’iPhone 5 après un trimestre d’utilisation.

Il en aura un deuxième d’ici trois mois, celui de ne pas être compatible avec la 4G LTE. Si la prise en charge de cette norme extrêmement rapide est importante pour vous, attendez un peu : certains murmurent qu’un iPhone 5S adapté à tous les réseaux 4G LTE pourrait sortir dès l’été prochain.

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