L'iPhone, star de la catch-up TV britannique

Anthony Nelzin-Santos |

De nouvelles statistiques montrent que si les smartphones Android se vendent désormais mieux que l'iPhone, l'usage des deux plateformes est différent. La BBC a levé le voile sur les statistiques d'utilisation de son service de catch-up TV iPlayer, contrainte et forcée par une demande tombant sous le coup du Freedom of Information Act (loi sur la liberté d'accès aux documents administratifs, la BBC étant un organisme public). Ce service, très populaire en Grande-Bretagne, est accessible sur iPhone comme sur les smartphones Android, du moins depuis le 23 juin 2010 pour ces derniers.

En juillet 2010, 1.106 appareils Android en moyenne (avec un pic à 1.896) ont visité le service de la BBC chaque semaine, pour un total de 6.400 programmes fournis. Le Dell Streak étant le seul MID d'importance sous Android à avoir été lancé en Grande-Bretagne, nous arrondirons ce chiffre pour considérer que les seuls smartphones sont responsables de ces visites.

En comparaison, 230.016 appareils iOS en moyenne ont visité iPlayer chaque semaine (avec un pic à 248.700), pour un total de 5.272.464 programmes fournis. Cette fois, il faut soustraire l'iPod touch et l'iPad : environ 60 % des appareils iOS vendus sont des iPhone, un chiffre surestimant légèrement iPod touch et iPad. Si l'estimation reste grossière, l'iPhone est donc utilisé 125 fois que les smartphones Android sur iPlayer.

C'est une version HTML5 d'iPlayer qui est affichée à l'utilisateur iPhone — la BBC a fait le choix de laisser l'accès classique en Flash pour Android, ce qui limite le choix à deux modèles : le Nexus One et le HTC Desire sont les seuls modèles vendus en Grande-Bretagne disponibles sous Android 2.2, et pouvant donc exécuter du contenu Flash. L'énorme différence dans les statistiques d'utilisation des deux plateformes peut s'expliquer en partie par les chiffres de vente, mais tend aussi à confirmer que l'usage des deux plateformes est différent (lire : Android, concurrent des « dumbphones » plutôt que de l'iPhone ?).

Ces chiffres relancent aussi le débat sur la pertinence de Flash sur mobiles, iOS ou pas : les appareils n'ayant pas Android 2.2 ne peuvent exécuter ce contenu, et les appareils les plus anciens sur lesquels on aurait installé Flash risquent d'avoir des difficultés à le lire (lire : Flash sur mobile : une copie à revoir d'urgence). Les appareils sous Android ne peuvent pas basculer sur la version HTML5 : la BBC va développer une application Android, ôtant ainsi toute raison d'être à Flash.

L'iPhone a donc eu le droit à son application native parce qu'Apple ne supportait pas le Flash, et Android va avoir le droit à son application native parce qu'il supporte le Flash, mais qu'il le supporte mal. Voilà qui illustre la complexité de la situation, et qui offre un exemple de plus de l'inadaptation de Flash sur les mobiles (quelle que soit la plateforme logicielle concernée) dans l'état actuel de son implémentation — ce qui ne veut pas dire que la situation ne pourrait pas être différente si Adobe changeait des choses.

Le visionnage de la télévision en mobilité reste toutefois une pratique peu démocratisée : un sondage mené aux États-Unis par Morpace montre que seuls 10 % des personnes interrogées ont déjà regardé la télévision sur leur mobile.

Via ComputerWorld

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