Le patron de Swisscom remonté contre Apple

Anthony Nelzin-Santos |

Au cours d'une interview donnée au Matin, Carsten Schloter, le PDG de Swisscom, s'avoue déçu au sujet du lancement de l'iPhone 4 en Suisse, qu'il considère comme raté. Il estime ainsi que Swisscom n'a pu vendre qu'« environ 10 % » de ce qu'elle aurait pu vendre la faute à un approvisionnement bien en dessous de la demande de l'opérateur.

L'attente de l'iPhone 4 a fait baisser les ventes de l'opérateur au début de l'été : « en juin et juillet, nous avons effectivement vendu moins de smartphones, parce que de nombreux clients attendaient le iPhone ». « Certains d'entre eux savaient déjà depuis six semaines qu'ils voulaient le iPhone 4 », mais Apple ne permettait pas de prendre des réservations. « Comment faut-il gérer cela? Ceux qui poussent le plus fort à l'entrée du magasin doivent-ils nécessairement être les premiers servis? » Il faut croire que c'est ce qu'il s'est passé dans la plupart des boutiques (lire : (très) pressés de toucher l'iPhone 4).

Schloter est donc remonté contre la gestion « centralisée » d'Apple, n'offrant aucune visibilité, et ne facilitant pas la tâche de l'opérateur : « même une entreprise qui réussit doit se demander comment on planifie l'arrivée sur le marché d'un nouveau produit, avec un maximum de clients satisfaits à la fin de la journée. On peut tout à fait admettre que l'on n'arrive pas à satisfaire l'entier de la demande pour un nouveau produit. Mais on est en droit de se demander comment on gère une demande dix fois plus forte que le stock disponible. » Si Apple avait daigné lui fournir suffisamment de stock, il estime qu'il aurait pu écouler dix fois plus d'iPhone, même s'il ne précise aucun chiffre, ne voulant pas froisser son partenaire.

Le PDG de Swisscom utilise l'iPhone 4 « aussi pour regarder ce qu'il en est des problèmes de qualité ». Il dit ne pas avoir remarqué de problèmes de réception, mais il utilise un Bumper : « J'ai téléphoné des heures durant et je n'ai rien remarqué. Mon sentiment personnel est que la réception est à peu près la même qu'avec le modèle précédent ». Il n'est cependant pas convaincu que le passage de l'iPhone 3GS à l'iPhone 4 s'impose, même s'il reste convaincu que « d'une façon générale, si un client veut un accès simple à Internet, l'iPhone reste l'un des meilleurs téléphones ».

Il estime que le plus grand risque pour Apple est simplement son succès : « ses dirigeants doivent veiller à rester le plus proche possible des clients, malgré leur succès ». Et que la plus grande menace pour la firme de Cupertino est Google et son Android : « [iOS et Android] ont des chances équivalentes, mais encore une fois : Apple doit garder les pieds sur terre et ne pas perdre le contact avec les clients ».

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