Les Galaxy S4 discrètement optimisés pour les utilitaires de bench

Florian Innocente |

Les Galaxy S4 sont réglés pour pousser leurs fréquences processeurs au maximum lorsque les utilisateurs lancent des applications de test connues, améliorant ainsi temporairement les performances de ces terminaux. Des participants au forum Beyond3D ont levé le lièvre, confirmé ensuite par AnandTech. Ce dernier a testé deux Galaxy S4, l'un motorisé par Samsung avec son Exynos 5 Octa (8 coeurs, mélange de Cortex A7 et A15) et l'autre par Qualcomm.

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Une série de tests avec des outils de mesure connus (GLbenchmark, AnTuTu, Linpack, Benchmark Pi et Quadrant) ont montré le même comportement. Le processeur graphique, habituellement calé sur 480 MHz (avec la démo 3D Epic Citadel) passe subitement à 532 MHz lorsqu'on lance ces utilitaires de test. À la clef, un bénéfice de quasiment 11% sur les performances obtenues.

AnandTech a comparé également deux versions d'un même utilitaire (GLbenchmark 2.5.1 et GLbenchmark 2.7 rebaptisé GFXBench par son éditeur). Le second est plus récent que l'autre, mais les méthodes de mesure dans les deux sont identiques. L'ancienne version de ce logiciel s'est systématiquement montrée plus rapide que la nouvelle.

En fouillant dans le code de l'une des librairies de ces téléphones, AnandTech a en fait trouvé une sorte de liste blanche d'applications de mesure. Lorsque ces apps sont lancées, le système pousse le processeur graphique à une fréquence interdite aux autres applications. Dans le cas présent, GLbenchmark compte parmi les applications à accélérer, mais pas sa mise à jour, non détectée, puisque son nom a changé. Le code utilise aussi des mentions sans équivoque telles que "BenchmarkBooster" ou "BenchmarkBoosting".

Ce qui vaut pour le processeur graphique (GPU) vaut aussi pour le processeur tout court (CPU). Le lancement de GLbenchmark 2.5.1 propulse immédiatement la fréquence à 1,2 GHz grâce au groupe de quatre Cortex A15 contenus dans l'Exynos alors que GLbenchmark 2.7/GFXBench n'active que les quatre Cortex A7 à 500 MHz. Idem pour les autres applications de test. Ces hautes fréquences demeurent actives même si l'application n'est pas en action : qu'elle soit lancée suffit à allumer l'étincelle.

AnandTech souligne que ces fréquences élevées des CPU sont toutefois offertes à toute application qui en fait la demande. Au contraire de celle du GPU qui est bloquée et ne se déverrouille que grâce à ces réglages cachés de Samsung.

Conclusion, la prudence est de mise lorsque des terminaux concurrents sont comparés avec la même collection d'utilitaires de mesure. Quant à Samsung, AnandTech suggère qu'il lève le bridage imposé au GPU de manière à ce que n'importe quelle application puisse tirer au maximum dessus, ou qu'il retire purement et simplement ces optimisations ciblées.

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