Opérateurs : la fin de la belle époque ?

Christophe Laporte |

Les Echos rapportent une étude d'Exane BNP Paribas et des consultants d'Arthur D. Little sur l'évolution du chiffre d'affaires des opérateurs mobiles européens. Celui-ci pourrait chuter de 2,4 % par an d'ici à 2015.

De prime abord, ce constat peut surprendre sachant l'engouement des utilisateurs pour les smartphones et les nouveaux usages qu'ils génèrent, ainsi que les nouvelles technologies qui arrivent comme la 4G. Selon les auteurs de cette étude, 95 % des Européens posséderont un smartphone en 2015 et consommeront en moyenne 2 Go de données par mois, soit 5 à 6 fois plus qu'aujourd'hui.

Mais comme l'explique cette étude, les opérateurs vont devoir apprendre à vivre avec les grands noms de l'industrie high-tech. Le juteux business des SMS a déjà commencé à en pâtir avec l'essor de solutions comme BBM, iMessages, ou encore WhatsApp, lequel a l'avantage d'être multiplateforme. Ce dernier fait un tabac en Europe sur la plupart des plates-formes de téléchargement. Selon les responsables de cette étude, "5 % du trafic des SMS sur le Vieux Continent passerait déjà par WhatsApp". De son côté, l'opérateur KPN a constaté au quatrième trimestre 2011 une baisse de 20 % des SMS envoyés par rapport à la même période il y a un an.

La prochaine étape risque d'être l'explosion de la VoIP. Apple avec FaceTime, Microsoft avec Skype et Google avec Google Voice commencent à avancer leurs pions. Entre cela, la concurrence et la pression réglementaire, le prix de la minute devrait chuter de 12 % par an selon les auteurs de cette étude.

Sans surprise, les auteurs de ce rapport estiment que le risque est que les opérateurs soient désintermédiés et deviennent de simples fournisseurs de tuyaux. La situation est d'autant plus difficile pour les opérateurs, que leurs concurrents ne cherchent pas forcément à générer des revenus avec ces services. Leurs intérêts sont ailleurs…

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