Dediu rappelle qu'il base ses estimations sur un jeu de règles de sa composition : que la capacité de production double chaque année ; que l'activité d'Apple est très dépendante d'un cycle annuel qui culmine avec les fêtes de fin d'année ; que la demande est en pratique illimitée et que les ventes ne sont donc limitées que par la « bande passante » de la production et de la distribution. L'échec de la prédiction de Dediu est donc un échec de ces règles, qui ne sont plus valides : le pic des fêtes de fin d'année a déjà été gommé cette année et Dediu s'est laissé emporter par le cycle de vie annuel de l'iPhone.
Chaque année, la croissance des ventes d'iPhone ralentit entre avril et juin, à l'approche du nouveau modèle. Cette baisse est en partie causée par le fait que les acheteurs potentiels décalent leur achat pour attendre ce nouveau modèle. Mais ce phénomène, selon Dediu, serait marginal : s'il se vend moins d'iPhone au troisième trimestre, c'est tout simplement qu'Apple en produit moins pour laisser place à la production et à la distribution du nouveau modèle.
C'est la sous-estimation du caractère artificiel de ce cycle annuel qui a conduit Dediu, comme les autres, à l'erreur. Il pensait que les ventes allaient baisser parce que l'iPhone 4 se fait « vieux », elles ont en fait explosé parce qu'Apple n'a pas freiné la production — mieux, elle a augmenté la « bande passante » en signant des accords avec de nombreux nouveaux opérateurs. Le corollaire est que l'iPhone 4 est un produit qui soutient toujours très bien la comparaison et que c'est finalement tout ce qui compte pour le grand public, qui n'a pas l'œil sur le calendrier.
Comme conclut Dediu : en ralentissant le cycle de l'iPhone, Apple a accéléré la croissance de l'iPhone.
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