Industrie musicale : les recettes n'ont pas chuté en 2012

Stéphane Moussie |

Pour la première fois depuis 1999, le montant total des ventes de musique est en hausse. En 2012, il a atteint 16,5 milliards de dollars (12,62 milliards d'euros), en (très légère) progression de 0,3 % sur un an. 13 ans auparavant, les recettes de l'industrie musicale s'élevaient à 38 milliards de dollars.

Le directeur général de la Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI), Frances Moore, parle de « succès durement acquis par une industrie qui a su innover, qui s’est battue et s’est transformée en une décennie »

Les revenus tirés des ventes dématérialisées ont augmenté de 9 % l'année dernière et représentent 34 % des recettes globales. 4,3 milliards de titres et d'albums ont été téléchargés légalement, d'après l'IFPI. Call Me Maybe de Carly Rae Jepsen est le plus gros carton de l'année dernière avec 12,5 millions de singles vendus (ventes dématérialisées), suivi par Gotye avec Somebody That I Used To Know (11,8 millions) et le Gangnam Style de PSY (9,7 millions).

Mashup de Gangnam Style et Call Me Maybe

Concernant les albums, Adele est première avec 21 (8,3 millions), Red de Taylor Swift est sur la deuxième place du podium (5,2 millions) et les One Direction sont troisièmes avec Up All Night (4,5 millions).

Favoriser l'offre légale

Le rapport complet de la fédération qui représente 1 400 maisons de disques à travers le monde pointe quelques éléments intéressants. YouTube est le service le plus connu des internautes pour écouter de la musique (90 %), devant iTunes (70 % dans le monde et 84 % aux États-Unis) et Amazon MP3 (68 %). Au niveau mondial, Spotify est bien plus connu que Deezer (56 % contre 31 %). Deezer se rattrape en France néanmoins où 75 % internautes connaissent ce service.

Le dossier fait également figurer une autre enquête Ipsos MediaCT selon laquelle 60 % des internautes pensent que les moteurs de recherche devraient donner la priorité aux offres légales de musique dans les résultats. Le pourcentage est quasiment le même pour les « utilisateurs pirates ». L'IFPI indique que sa « priorité absolue pour sécuriser l'offre légale est d'avoir une coopération efficace avec les "intermédiaires" », comme les fournisseurs d'accès à Internet et les moteurs de recherche.

L'IFPI compte déjà Google parmi les intermédiaires avec qui elle a une « coopération efficace ». Le plus gros moteur de recherche mondial a en effet annoncé l'été dernier qu'il prendrait dorénavant en compte une nouvelle donnée dans son algorithme : le « nombre de notifications valides de contenus illicites». Les sites avec « un très grand nombre » (le chiffre n'est pas donné) de notifications sont rétrogradés dans les résultats. Google ne cache pas le but de la manoeuvre : « Aider [les] utilisateurs à trouver plus facilement des contenus légaux et de qualité ».

Après de multiples retards, la riposte graduée américaine vient par ailleurs d'entrer en fonction depuis le début de la semaine. Le fonctionnement du Copyright Alert System reprend les grandes lignes du système français chapeauté par la Hadopi. Les FAI envoient des notifications aux internautes pris en train de télécharger des fichiers couverts par le droit d'auteur sur les réseaux peer-to-peer.

Quant à l'Hadopi, son destin est scellé d'après Mireille Imbert-Quaretta, présidente de la Commission de protection des droits, le bras armé de la haute autorité. Dans une interview à PC INpact, elle déclare que celle-ci « va disparaitre » à la prochaine loi.

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