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Un quart du marché français de la musique est dématérialisé

Anthony Nelzin-Santos

lundi 28 janvier 2013 à 17:00 • 7

iPod

Fidèle à son habitude, le Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP) a profité du Midem pour publier les chiffres du marché de la musique enregistrée pour 2012. Principal enseignement : la croissance des ventes de musique dématérialisée est désormais plus forte que la chute des ventes de musique sur support physique.

Ventes de musique

Le téléchargement légal et le streaming pèsent désormais 125,02 millions d’euros. C’est encore trois fois moins que les ventes sur support physique, qui représentent 363,69 millions d’euros, mais c’est un chiffre en forte progression (+ 13 %), alors que les ventes de CD chutent lourdement (- 11,9 %).

Le téléchargement continue son ascension : il atteint 63,03 millions d’euros (+ 11,8 %), la vente de morceaux à l’unité progressant tout autant que celle d’albums (+ 10,8 % et + 15,2 %). Un contraste saisissant avec le marché physique, où le single s’effondre (— 44 % contre - 10,5 %) : 99 % des titres achetés sont téléchargés.

Sans surprise, les revenus des sonneries et autres produits pour les mobiles continuent leur chute libre et ne représentent plus que 9,5 millions d’euros.

Streaming

Le streaming continue à progresser plus vite que le téléchargement (+ 31,8 %) et devrait le dépasser cette année : il pèse désormais 52,48 millions d’euros. Les revenus issus de la publicité sur les offres « gratuites » représentent tout de même un bon tiers de cette somme, soit 17,1 millions d’euros.

Les revenus des offres sur mobile sont en chute libre (- 52,7 %) : les offres combinées des opérateurs (SFR/Spotify, Orange/Deezer) n’existent plus que sous la forme d’options, que la plupart des forfaits à bas coût n’intègrent d’ailleurs pas. Les abonnements rapportent désormais 35 millions d’euros, plus que les albums téléchargés par exemple.

Copie privée

Et la Sacem est persuadée que la copie privée peut s’appliquer au streaming. Interviewé par Écrans, le directeur de la Sacem, Jean-Noël Tronc, explique que « l’usage est toujours hybride, même pour les usages numériques ». En français : dans de nombreux cas, le streaming se repose en partie sur le stockage local (cache local, morceaux hors ligne).

« La valeur de services comme Deezer et Spotify, c’est le « always in », mais ils ne peuvent pas promettre le « always on » : quand je prends l’avion de Los Angeles à Paris, j’utilise Spotify mais j’ai au préalable stocké des titres en mode « hors connexion ». A ce moment-là, il y a bien une copie en cache sur le disque dur de mon smartphone. C’est la réalité technico-marketing de ces nouveaux modes de consommation. »

Et donc « le streaming génère de la copie privée », et peut donc être taxé à ce titre. Nul doute que la Sacem essaye ici de compenser ses revenus en baisse (- 1,9 % en 2012) avec ce marché en pleine croissance.

Autres chiffres

Parmi les autres informations d’intérêt, on notera que le nombre de nouveaux albums reprend sa baisse : 975 albums ont été commercialisés en 2012, contre 1 004 en 2011, 1 611 en 2005 et 3 314 en 2003. Adèle continue à dominer les ventes d’albums, suivie par Céline Dion, Sexion d’Assaut, Génération Goldman et Les Enfoirés (encore Goldman donc).

Le nombre de singles mis en radio a augmenté : 745, contre 681 l’an passé. Le nombre de nouveautés francophones diffusées en radio chute à nouveau (- 7,1 %), comme la part des titres français parmi les 100 plus fortes rotations (31 titres dans le top 100, 26 % de moins qu’il y a cinq ans). Le titre le plus diffusé cette année, « Somebody that I used to know » de Gotye, est australo-belge et en anglais.

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