Apple Music : jusqu’à 100 000 morceaux en local

Christophe Laporte |

La présentation d’Apple Music n’était pas forcément d’une très grande clarté. À vouloir convaincre à tout prix que son service était différent des autres services déjà existants, le message de base n’est peut-être pas bien passé. Tâchons de mettre les choses au clair.

Apple Music sera disponible dans plus de 100 pays dès la fin du mois de juin. Les principaux pays européens devraient faire partie des heureux élus… Belgique comprise. Pour profiter pleinement du service d’Apple, il faudra débourser 9,99 $ par mois ; une formule famille (liée au Partage familial et donc ouverte à six utilisateurs) coûtera 14,99 $ par mois. On imagine qu’Apple jouera la carte de la parité, ne serait-ce que pour se positionner en face des offres concurrentes.

Les différences entre la version gratuite et payante

Apple Music se découpe en trois morceaux :

  • la radio ;
  • le réseau social ;
  • le service de streaming.

Pour faire simple, les deux premières sections seront disponibles à tous alors que la troisième est réservée aux abonnés payants.

Ceux qui n’auront pas d’abonnement feront face à quelques limitations. Lorsque vous écouterez la radio, le nombre de sauts pour écouter le morceau suivant sera limité. Il ne sera pas possible également de « liker » les contenus ou les morceaux diffusés à la radio ou sur Connect.

Apple Music : un super iTunes Match

Apple présente iTunes Match comme un service complémentaire d’Apple Music. Dans les faits, vous n’aurez plus besoin d’iTunes Match si vous vous abonnez à Apple Music.

Le nouveau service d’Apple vous permettra d’accéder aux dizaines de millions de morceaux. Et si l’un de vos morceaux ou albums n’est pas disponible sur Apple Music, il sera stocké automatiquement dans le nuage d’Apple à la manière d’iTunes Match.

Le retour des DRM ?

Apple Music dispose bien entendu d’un mode hors-ligne permettant de stocker en local jusqu’à 100 000 morceaux pendant le temps de l'abonnement. Ce qu’Apple ne dit pas, mais qui semble logique, c’est qu’elle utilise sans doute un système de DRM pour protéger la musique diffusée via son service. On imagine le bazar que cela sera le jour où son système de DRM sera hacké.

Apple Music : une version Android, mais limitée

Apple Music sera disponible sur l’ensemble des terminaux iOS. Il faudra installer iOS 8.4 pour en bénéficier. Cette version sortira d’ici la fin du mois. Sur Mac et PC, il faudra télécharger également une version d’iTunes qui a été mise à jour pour l’occasion.

L’Apple Watch pourra également accueillir du contenu d’Apple Music. Il faudra synchroniser une liste de lecture avec l’iPhone. Exit, par contre les iPod traditionnels.

La grande nouveauté pour Apple, c’est de proposer une application Android. Celle-ci ne sera disponible qu’à l’automne. Surtout, elle sera limitée : elle ne fonctionnera que pour les abonnés payants.

Outre iTunes Match, iTunes Radio continuera de fonctionner. Mais on imagine que ces deux services seront à la manière des iPod traditionnels, mis sous le tapis, la priorité du moment étant plus que jamais Apple Music.

En attendant, il faudra juger sur pièce de l’efficacité et de la pertinence de l’offre d’Apple. Outre la valeur ajoutée qu’Apple a cherché à offrir à son système via « des recommandations d’expert », là où Apple Music pourrait être intéressant par rapport à ses concurrents, c’est dans sa capacité à éliminer les frontières entre la musique que vous possédez et celle à laquelle vous avez accès via son service.

Pendant ce temps, l’ADAMI hurle déjà avant d’avoir mal. La société des artistes-interprètes clame dans un communiqué de presse Apple Music, c’est 0,11 € pour les artistes. Le communiqué précise que cela peut être 0,17 € au mieux. La société des artistes-interprètes exige qu’une loi soit votée mettant en oeuvre une gestion collective obligatoire du digital « afin de redonner aux artistes leur véritable place, dans une industrie dont les lendemains pourraient chanter à nouveau ».

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