Faute de public, VODD ferme ses portes

Nicolas Furno |

Difficile de se faire une place au soleil sur le marché toujours plus concurrentiel de la vidéo en streaming (SVOD). Moins d’un an après son lancement, le français VODD jette l’éponge et annonce la fermeture du service à la fin du mois. Le site permet toujours de créer un compte, mais la start-up arrête les prélèvements et coupera les flux vidéos le 30 novembre, ce qui laisse encore quelques jours pour profiter du catalogue. Si vous ne connaissiez pas, vous pouvez même créer un nouveau compte pour tester !

VODD a été lancé en janvier dernier et il n’a jamais réussi à trouver suffisamment de clients pour se maintenir à l’équilibre financier. Ses créateurs n’ont pas voulu nous donner de chiffres, mais il est évident que ce nouveau-venu n’a pas cherché la simplicité avec un catalogue très exigeant. Plutôt que d’essayer de concurrencer directement Netflix, VODD proposait à son lancement environ 250 œuvres, essentiellement des films inédits jamais sortis au cinéma.

Des films d’auteur, beaucoup de court-métrages, des œuvres parfois très étranges… le catalogue de VODD était réservé aux plus cinéphiles, une cible largement plus réduite que ses concurrents. Pour autant, cela n’a pas empêché la jeune pousse de progresser et d’ailleurs, la sélection de films n’a jamais été un problème. Le créateur du service nous a confié que les ayants droits ont majoritairement bien réagi au projet, à tel point que le catalogue devait atteindre les 1 500 œuvres prochainement.

Le service avait d’autres projets dans les tuyaux, à commencer par une nouvelle version du site, plus ergonomique et surtout plus orientée vers la découverte de films. Une orientation importante quand on propose des œuvres essentiellement méconnues. Malgré tous ces projets, la start-up lyonnaise a été étouffée par le manque de moyens. Le prix de l’abonnement fixé à 5 € par mois était sans doute trop faible et le service n’a pas réussi à convaincre les acteurs capables de l’aider.

La page d’accueil de VODD

Ni les banques, ni les institutions du cinéma n’ont entendu l’appel de VODD, si bien que face au manque de moyens, la fermeture était désormais inévitable. Ses créateurs sont un petit peu amers contre l’industrie du cinéma en France et ses blocages, mais ils se disent ravis malgré tout de l’expérience.

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