iTunes et Spotify sauvent le marché français de la musique

Anthony Nelzin-Santos |

En berne depuis neuf ans, le marché français de la musique reprend des couleurs grâce au développement du téléchargement et du streaming : telles sont les conclusions des statistiques présentées Syndicat national de l'édition phonographique (SNEP) à l'occasion du MIDEM de Cannes. Le chiffre d'affaires baisse certes de 3,9 % pour s'établir à 617,2 millions d'euros, mais ce recul est moindre qu'en 2010 (- 5,9 %) : le dématérialisé ne parvient pas encore tout à fait à compenser le repli du physique, mais téléchargement et streaming montrent des signes de croissance encourageants.

Le marché de la musique dématérialisée a ainsi atteint 110,6 millions d'euros, un chiffre en progression de 25 % par rapport à 2011. Le streaming (abonnements et écoute assortie de publicité sur Spotify, Deezer, etc.), en progression de 45 %, représente désormais le tiers des revenus. Le téléchargement (iTunes Store, etc.), déjà bien établi, continue sur sa lancée (+ 15 %) et compte pour la moitié des revenus (le quart restant est généré par les produits secondaires comme les sonneries, en forte chute). Fait marquant de l'année 2011, il semble être en mesure de prendre la relève du CD : les ventes en ligne d'albums ont bondi de 71 %. Les revenus générés par la vente de morceaux à l'unité, produit le moins rentable de l'industrie musicale, sont en hausse de 23 %.

Selon le SNEP donc, le dématérialisé pourrait prendre le relais du physique dès 2013 : il représente désormais le quart du marché français de la musique, contre 16 % en 2010 et 13 % en 2009. Cette croissance est d'autant plus bénéfique que selon Denis Kooker, le président des activités dématérialisées de Sony Music, abonnement en streaming et téléchargement ne se concurrencent pas, mais se complètent. Le Syndicat national de l'édition phonographique voit dans l'année 2011 une charnière où les comportements et les habitudes de consommation ont atteint une certaine maturité — pour lui aucun doute, Hadopi aurait porté ses fruits.

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