La Commission européenne enquête sur les assistants connectés

Mickaël Bazoge |

Malgré le revers spectaculaire du redressement fiscal d'Apple finalement annulé par la Cour de justice de l'UE, la Commission européenne et sa vice-présidente en charge de la concurrence, Margrethe Vestager, ont décidé de s'attaquer aux assistants connectés. Siri, Alexa, Google Assistant et plus largement l'internet des objets vont faire l'objet d'une enquête sectorielle sur d'éventuelles pratiques anticoncurrentielles.

« L'accès à de grandes quantités de données des utilisateurs semble être la clé de la réussite de ce secteur », explique Margrethe Vestager. « Aussi, nous devons faire en sorte que les acteurs du marché n'utilisent pas le contrôle qu'ils exercent sur ces données pour fausser la concurrence ou fermer ces marchés aux concurrents ». Il s'agit pour l'exécutif européen de « mieux comprendre la nature et les effets possibles des problèmes de concurrence susceptibles de se poser dans ce secteur ».

Certaines pratiques d'entreprises pourraient fausser « structurellement » la concurrence, estime la Commission européenne, parmi lesquelles la restriction de l'accès aux données et à l'interopérabilité de ces données, ainsi que « certaines formes d'autofavoritisme et de pratiques liées à l'utilisation de normes propriétaires ». Il s'agit pour les services à la concurrence d'obtenir des informations sur le marché pour mieux en comprendre la nature et les effets, afin de les évaluer à la lumière des règles de la concurrence au sein de l'Union.

L'enquête portera sur les montres intelligentes, les bracelets de suivi de la santé et du sport, la domotique (frigos et machines à laver connectés, entre autres), les téléviseurs intelligents, haut-parleurs, systèmes d'éclairage, etc. La Commission souhaite aussi en savoir davantage sur « services disponibles au moyen de dispositifs intelligents, comme les services de diffusion de musique et de vidéo en continu, et sur les assistants vocaux utilisés pour y accéder ».

Un vaste programme qui pourrait déboucher sur des enquêtes plus ciblées, si jamais des problèmes de concurrence spécifiques devaient apparaitre. Un rapport préliminaire sur les réponses obtenues auprès des acteurs du secteur sera publié au printemps 2021, avec un rapport final attendu durant l'été 2022.

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