Taïwan veut interdire certains services de streaming chinois

Mathieu Fouquet |

Mauvaise année pour la neutralité du net : après les coups de semonce du gouvernement Trump en direction de TikTok et WeChat, c’est au tour des autorités taïwanaises de (symboliquement) frapper du poing sur la table. Selon des informations obtenues par Nikkei Asian Review, le gouvernement de l’île a pris la décision d'interdire l’accès au marché taïwanais aux géants du streaming chinois que sont iQiyi (Baidu) et weTV (Tencent). Cette interdiction devrait prendre effet le 3 septembre prochain.

La page d'accueil de l'application iQiyi sur iPad.

En réalité, cette prohibition touchant les services de streaming vidéo provenant de la Chine continentale ne date pas d’hier, et les autorités taïwanaises ont surtout comblé le vide juridique qui permettait jusqu’ici à Tencent et Baidu de proposer leurs services à travers des sociétés locales. Il n’empêche qu’étant donné le contexte géopolitique assez tendu, ce geste n’est pas anodin : c’est une façon symbolique de répliquer à la censure de Pékin par une censure dans la direction opposée, et peut-être d’essayer de mitiger l’influence culturelle du pays voisin.

Rappelons que Taïwan se trouve dans une situation extrêmement complexe : presque isolée diplomatiquement, l’île est dirigée depuis la fin de la guerre civile chinoise par le gouvernement de la République de Chine (à ne pas confondre avec la République populaire de Chine). Officiellement, Pékin considère l’île comme une province lui appartenant. Autant dire que cette guerre froide technologique n’a sans doute pas vu son dernier combat.

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