L'Autorité de la concurrence pas convaincue par l'accord entre Google et les éditeurs de presse 🆕

Mickaël Bazoge |

Mise à jour 23/02 — le dossier rebondit aujourd'hui avec cette indiscrétion de Reuters selon laquelle l'Autorité de la concurrence a fait parvenir à Google une communication de griefs. Le régulateur soulève deux objections : le moteur de recherche n'a pas démarré les négociations avec les éditeurs de presse dans le délai imparti de trois mois, et l'entreprise ne lui a pas fourni l'ensemble des données, participant ainsi du côté opaque de cet accord manifestement mal ficelé.

Google annonce que sa priorité est de « respecter la loi et de continuer à négocier de bonne foi avec les éditeurs ». Le groupe entend travailler avec l'Autorité de la concurrence pour résoudre les malentendus.


Article original 12/02 — Pour enterrer la hache de guerre avec la presse française, Google a sorti le carnet de chèques. D'après des informations de Reuters, le moteur de recherche a accepté de verser un peu plus de 62 millions d'euros sur les trois prochaines années à un groupe d'éditeurs de presse. Pour donner un ordre d'idée, Le Monde va récupérer un million d'euros chaque année, La Voix de la Haute Marne 11 300 € environ. Seul hic, l'opacité règne, il est impossible de savoir comment sont calculées les sommes versées par Google.

Le Syndicat de la presse indépendante d'information en ligne (Spiil) déplore ces négociations opaques qui ne permettent pas un traitement équitable pour tous les éditeurs. L'organisation regrette également que la profession n'ait pas su mettre en place un front uni pour discuter avec Google. Le moteur de recherche a donc pu « tirer avantage de nos divisions ». C'est l’Alliance de la presse d’information générale (APIG) qui a signé l'accord avec le géant d'internet.

Cet accord se divise en deux parties : un versement de 18 millions d'euros par an pendant trois ans pour 121 titres de presse nationale et locale, qui devront chacun signer un accord de licence individuel avec Google. Il y a aussi 8,3 millions supplémentaires, en échange de leur engagement à mettre fin aux litiges liés aux droits d'auteur pendant les trois prochaines années. Il fallait que ce petit monde se mette d'accord : le 8 octobre dernier, la cour d'appel de Paris avait confirmé que la reproduction des contenus des éditeurs de presse devait donner droit à rémunération.

Du côté des lecteurs, l'APIG a accepté de participer à Google News Showcase, un nouveau service qui promeut les articles « à forte valeur ajoutée ». Disponible en Allemagne et au Royaume-Uni, ce service va logiquement faire son apparition en France (la Belgique est aussi dans la boucle). En tout, Google News Showcase diffuse du contenu provenant de 450 publications dans le monde.

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