Google Discover peinerait à contenir la désinformation de sites pro-Poutine

Florian Innocente |

Depuis plus d'un an que dure la guerre en Ukraine, certains efforts de Google pour bloquer des contenus de désinformation et pro-Poutine restent pris en défaut explique *Bloomberg.

L'agence de presse cite plus particulièrement le service Discover. Celui-ci agrège des contenus piochés sur le web et présentés automatiquement sur la page du moteur de Google. Sur iOS on peut l'obtenir, sans rien avoir à faire, depuis l'app Google.

Google Discover en France dans l'app Google.

Discover se présente sous la forme de gros blocs d'images, du titre de l'article et de sa source indiquée en petit. Les contenus envoyés peuvent être personnalisés en fonction de l'historique de recherche de l'utilisateur si celui-ci l'a autorisé.

Google dit avoir bloqué de nombreuses opérations du gouvernement russe visant à diffuser des contenus de soutien à la guerre contre l'Ukraine ou foncièrement basés sur de fausses informations. En 2022, 1 950 de ces opérations ont été contrecarrées, déclarait Google en septembre dernier.

Alors que Google News est interdit par le gouvernement, YouTube ou Search avec cette fonction Discover restent utilisables. Quant à Android il dispose d'une large audience, plus de 80 % des Russes équipés de smartphones seraient sur le système de Google. Ce qui fait de Discover une courroie de transmission d'informations de premier choix.

Google a déclaré à Bloomberg qu'il avait une politique sur les contenus très stricte pour Discover. Néanmoins, des médias ou articles de journaux proches du gouvernement, dont les informations sont manipulées, franchissent régulièrement ces barrages et Google, au vu de son poids, est une caisse de résonance importante pour ces sites.

La manière dont est effectuée, in fine, la sélection des articles envoyés sur Discover n'est pas détaillée par Google, mais certains sites ont trouvé comment y figurer malgré les garde-fous, indique Bloomberg. L'une des méthodes consiste à faire publier ses articles, repris mot pour mot, par une constellation d'autres sites moins surveillés. Une autre approche consiste à analyser quels termes sont privilégiés par Discover pour la mise en avant d'articles.

Enfin, Google est critiqué pour ne pas en faire assez pour filtrer ces contenus. Discover ne serait pas une source de revenus majeurs pour son concepteur qui n'y consacrerait pas, dès lors, les ressources nécessaires.

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