La couverture 4G de Free Mobile supérieure à celle de SFR dès juillet 2015

Stéphane Moussie |

Pourquoi SFR brade comme jamais ses forfaits mobiles actuellement ? Parce que son réseau 4G est le moins développé. Ce n'est pas une surprise, mais le premier rapport sur les investissements mobiles réalisé par l'ARCEP dresse un panorama complet et précis de la situation.

En juillet dernier, la couverture 4G de SFR était d'ores et déjà significativement inférieure à celle de ses concurrents, y compris Free Mobile. Le dernier entrant couvrait 52 % de la population, contre 39 % pour l'opérateur au carré rouge. L'écart est encore plus grand en matière de surface : Free Mobile couvrait 18 % du territoire, contre 3 % pour SFR.

Orange et Bouygues Telecom étaient quant à eux largement devant, avec respectivement 76 et 72 % de la population couverte.

L'ARCEP « particulièrement vigilante » sur l'obligation de couverture des zones peu denses

Bien que SFR soit loin derrière, ses 39 % de couverture de la population suffisent à remplir la première obligation de déploiement qui était de 25 % au 11 octobre 2015.

Orange et Bouygues ont carrément de l'avance sur le calendrier, puisqu'ils dépassent d'ores et déjà les 60 % de couverture demandés pour octobre 2019.

Mais d'ici 2019, il y a une étape intermédiaire qui sera peut-être plus difficile à franchir. Tous les opérateurs, à l'exception de Free Mobile, doivent couvrir 40 % de la population des zones peu denses d'ici janvier 2017.

Or, en juillet 2015, SFR et Bouygues Telecom ne couvraient qu'environ 1 % de ces zones, tandis qu'Orange atteignait 25 %. SFR et Bouygues vont donc devoir mettre un sacré coup d'accélérateur pour remplir cette obligation en l'espace d'un an. L’ARCEP écrit d'ailleurs à plusieurs reprises et en gras dans son rapport qu'elle « sera particulièrement vigilante au respect de [cette] obligation ».

De plus en plus d'utilisateurs 4G qui consomment de plus en plus de données

L'autorité de régulation des télécoms donne également quelques chiffres intéressants sur le marché. Le nombre d'utilisateurs 4G connait une progression « fulgurante » : de 3,7 millions au premier trimestre 2014, il atteint 15,6 millions en juin 2015. Autrement dit, en l'espace de seulement un an et demi, ce sont 12 millions de personnes en plus qui sont passées à la 4G. Une croissance exceptionnelle qui s'explique simplement par la généralisation rapide de la 4G dans les offres des opérateurs.

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Par voie de conséquence, la consommation de données continue de croître de façon exponentielle. Au deuxième trimestre 2015, ce sont quasiment 130 milliards de Mo qui ont été échangés sur l'ensemble des réseaux mobiles. Un an plus tôt, le trafic était de seulement 65 milliards de Mo.

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Les clients 4G ont consommé en moyenne 1,1 Go de données par mois au deuxième trimestre de cette année, soit 14 % de plus qu'au trimestre précédent.

L'ARCEP conclut son rapport en indiquant que les fréquences 700 MHz qui ont récemment fait l'objet d'enchères pourront servir à améliorer la couverture 4G, mais aussi à déployer des réseaux 5G, et que les autorisations délivrées prochainement seront assorties de nouvelles obligations, notamment « pour améliorer les services d’Internet mobile à bord des trains du quotidien. » En route !

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