Même au Japon c'est bientôt la fin pour l'i-mode

Florian Innocente |

La fin approche pour l’i-mode, ce protocole de communication lancé au Japon en 1999 et adopté en France par Bouygues Telecom entre 2002 et 2012. L’opérateur NTT DoCoMo, qui a compté jusqu’à 50 millions d’abonnés à ce service, a du mal à trouver des composants pour continuer à fabriquer des téléphones compatibles. Il prévoit d'en stopper la vente à la fin de l'année.

L’un des premiers terminaux i-mode vendus en France

Sur les six appareils i-mode encore à son catalogue — il restait quelque 17 millions d’utilisateurs de l’i-mode dans l’archipel en septembre dernier — un seul sera conservé. Notamment pour la clientèle âgée qui dépend encore de cette prestation. Mais une fois les stocks épuisés, plus aucun téléphone i-mode ne sera disponible.

Pendant quelques années en France, l’i-mode a fonctionné en parallèle avec le WAP et se basait sur une version allégée de l’HTML. Les sites web pouvaient proposer une déclinaison mobile de leurs sites, que les opérateurs rassemblaient en un portail avec des accès payant selon les destinations et services. Les revenus étaient partagés avec ces éditeurs.

L’i-mode proposait aussi un moyen d’échanger des messages (de 1 000 caractères) qui plus tard purent intégrer des images et surtout les fameux émojis. On pouvait aussi converser par mail avec d’autres utilisateurs sur internet. On ne lisait toutefois que des 160 premiers caractères du courrier électronique reçu sur son mobile i-mode, le reste devait être lu sur un portail.

Un seul téléphone compatible i-mode, le NEC n21i, fut proposé par Bouygues au lancement. Six mois après cette mise en service commerciale, l’opérateur avait enregistré 200 000 clients (3,4% de la totalité de ses abonnés sur mobiles). 1 client sur 2 utilisait le mail et 5 millions de courriers avaient été échangés. Le NC n22i fut annoncé en même temps, il était doté d’un écran de 4096 couleurs et possédait 40 tonalités de sonneries.

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En 2005, 350 sites i-mode étaient accessibles en France et l’i-mode Haut Débit sur le réseau EDGE de Bouygues offrait la télévision sur son mobile. L’opérateur déclarait à l’époque :

Avec une couverture de plus de 90% de la population, le réseau Edge de Bouygues Telecom rend le Haut Débit mobile accessible à tous et partout en France. Grâce aux performances du réseau Haut Débit, les utilisateurs bénéficient d’une vitesse de navigation sans précédent : ils téléchargent les pages et les contenus multimédia (musique, vidéos, sonneries) jusqu’à 6 fois plus rapidement.

Deux ans plus tard on allait accéder sans filtre à tout ce que le web avait à offrir (du moins le web sans Flash…) notamment grâce à Safari sur mobile et le premier iPhone (lire L’iPhone a aussi révolutionné les forfaits DATA).

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