Test de l'iPod nano 3G (4 Go)

Florian Innocente |

D'emblée, réparons une injustice. Non l'iPod nano ne méritait pas les surnoms de "P'tit gros" ou d'iPod "DeVito" (en référence à l'acteur Danny DeVito) apparus avec les rumeurs suggérant un nouveau nano court sur pattes et large d'épaules. Car si cette troisième génération rompt avec le format longitudinal de ses trois prédécesseurs (en incluant le mini), c'est pour le meilleur.

Le design reste très simple, sa finesse égale celle des autres nano (6,5 mm) et avec 49,2 g sur la balance il s'oublie dans n'importe quelle poche… lorsqu'on ne joue pas avec dans le creux de la main. C'est un fort bel objet que l'on prend plaisir à manipuler. Mais il faudra rapidement prévoir un étui si l'on ne veut pas voir son verso - revenu à un acier poli - se couvrir de rayures. Certainement soucieuse de préserver les bonnes affaires de ses partenaires, Apple n'offre aucun étui, même basique. Heureusement la face avant conserve le traitement en aluminium anodisé - décliné en gris, vert, rouge, bleu et noir - nettement moins sensible aux griffures du quotidien.

un grand petit écran

La bonne impression initiale ne se dément pas lorsqu'on allume son écran. Ses dimensions passées de 1,5 à 2 pouces et sa définition de 176x132 à 320x240 pixels (comme sur l'iPod classic, lire son labo) donnent un affichage très agréable (la luminosité a été aussi accrue). Même les toutes petites polices de caractères utilisées pour certaines informations sont parfaitement lissées et très lisibles. Un détail à noter, il a été rapporté par certains premiers acheteurs que l'écran n'était pas tout à fait centré par rapport au cadre du boîtier. Il en va de même sur notre modèle, l'écran penche sur la gauche. Rassurons tout de suite, on peut tout à fait ne pas s'en rendre compte. Mais un tout petit coup de manivelle vers la droite de la part d'Apple sera apprécié.

Incompatibilités vidéo

Avec un écran plus large le nano s'est converti à la vidéo. Pas de véritable nouveauté ici, les films empruntant des formats populaires comme le DivX ne sont toujours pas gérés et ils devront être reconvertis. Mais en dépit de la bonne qualité de l'affichage, au vu de la taille de l'écran, on s'en tiendra plutôt à des bandes annonces et autres podcast vidéo téléchargés depuis iTunes qu'à des trilogies hollywoodiennes. Et dans ce contexte, le nano est fort agréable à regarder.

Apple annonce une autonomie de 5h en vidéo, notre modèle de test s'est éteint au bout de 3h30. En lecture audio il s'est calé sur la mesure d'Apple, soit environ 24h. Beaucoup plus désagréable en revanche l'incompatibilité de la fonction de sortie vidéo avec certains périphériques supposés reconnus. Ce fut le cas avec l'Altec Lansing iM7 ancien certes, mais pourtant doté de l'estampille Made for iPod.

Interface enrichie

Le nano propose la même interface que le classic. Les écrans de menus principaux sont donc tous divisés en deux : les menus à gauche et à droite de grosses icônes ou encore l'affichage aléatoire de pochettes de disques ou de photos, tous en mouvement (une sorte d'effet Ken Burns comme dans iPhoto). Jusque là Apple s'était tenue à l'écart de fioritures visuelles dans l'interface de son baladeur, laissant ces chichis à ses concurrents.

D'aucuns trouveront ces ajouts superflus, on observe simplement qu'ils ne gênent pas la navigation, c'est le principal. D'autres petites nouveautés se sont glissées comme la possibilité d'activer puis de choisir le mode de lecture aléatoire (par morceau ou par album) directement pendant l'écoute d'un morceau, sans avoir à retourner dans les réglages généraux du baladeur. Dommage qu'Apple n'ait pas emprunté une astuce de l'iPhone, où l'on peut accéder à quelques commandes de base (pause, saut de morceau) sans devoir préalablement déverrouiller les commandes de l'appareil. Relativement distrayants aussi les trois jeux - quizz, cartes et vortex - qui utilisent bien la roue de navigation.

Cover Flow transpire

Autre apport de la nouvelle interface, l'affichage des pochettes qui emprunte la présentation Cover Flow d'iTunes. On émettra la même critique que pour l'iPod classic, celle d'une certaine mollesse du baladeur pour charger les vignettes des jaquettes. Cela ne prend guère plus d'une seconde lorsqu'on fait défiler rapidement les albums, mais cela suffit pour voir le baladeur remplacer les images génériques par les vignettes ad-hoc.

Reste que ce mode Cover Flow est assez agréable, même sur un écran de cette taille, et qu'il donne un point d'entrée supplémentaire sur sa bibliothèque musicale. A noter aussi que les pochettes d'album s'affichent dans la liste du même nom, rendant cet affichage moins austère et plus informatif.

Un bon cru

Cette interface profite également à toutes les autres fonctions de l'iPod - calendrier, carnet d'adresses, jeux, écrans d'information, chronomètre… - visuellement tout est plus agréable par la finesse des traits, le choix des couleurs ou des dégradés. Comme si l'on était passé d'une interface à la Palm OS à celle de Mac OS ! Au final c'est tout cet ensemble - nouveau design du matériel et de l'interface - qui fait de ce nano de troisième génération une franche et belle évolution.

Note

Les plus :

Le design du boîtier. La qualité de l'écran. La nouvelle interface.

Les moins :

La sortie vidéo tatillonne. Aucun étui fourni. Un (léger) défaut de centrage de l'écran.
8
10

Prix :
159 EUR (4 Go)

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