Test du Zeppelin Wireless de Bowers & Wilkins

Anthony Nelzin-Santos |

Bowers & Wilkins a conçu le Zeppelin comme l’enceinte pour iPhone par excellence. Le premier du nom, lancé en 2007, était ainsi doté d’un connecteur 30 broches et fut largement mis en avant par Apple. Quatre ans plus tard, son successeur prenait en charge AirPlay, avant d’être revu en 2013 pour adopter le nouveau connecteur Lightning.

En suivant cette logique, rien ne justifierait la présentation d’un nouveau modèle — Bowers & Wilkins a pourtant lancé un Zeppelin Wireless. Pourquoi insister sur le « sans-fil », alors que son prédécesseur pouvait déjà se passer de câbles ? C’est que le spécialiste anglais de la Hi-Fi coupe doublement le cordon en abandonnant les connecteurs d’Apple et en se tournant vers le Bluetooth.

Un Zeppelin plus zeppelinesque que jamais

Rien ne ressemble plus à un zeppelin que le Zeppelin. La forme ovoïde attire ou repousse, mais ne laisse pas indifférente, comme les tweeters débafflés de la gamme CM ou les volutes nacrées du Nautilus. Les enceintes de Bowers & Wilkins se voient autant qu’elles s’entendent, et le Zeppelin ne fait pas exception. Reste que le Zeppelin Wireless n’est pas tout à fait identique à ses prédécesseurs.

Le dos du Zeppelin est désormais ininterrompu.

Légèrement plus large et plus haut, il est construit autour d’une seule pièce de plastique mat, là où le dos brillant du Zeppelin Air était percé de deux larges évents Flowport. Seuls les boutons de contrôle interrompent la large surface lisse, qui n’attire ni les traces de doigts ni la poussière, en tout cas pas pendant les deux semaines que nous l’avons utilisée.

L’ensemble semble flotter à quelques centimètres de hauteur, mais repose bien sur une base oblongue. Du bras qui portait le connecteur Lightning, il ne reste plus que quelques centimètres, juste assez pour frapper le logo de Bowers & Wilkins et caser un témoin lumineux. Ainsi débarrassé de toute protubérance, le Zeppelin Wireless est particulièrement élégant.

Les ports du Zeppelin Wireless.

La base comporte aussi les rares prises de l’enceinte : celle de l’alimentation intégrée bien sûr, un port USB qui ne sert à rien d’autre qu’à la maintenance, un port Ethernet pour ceux qui n’aiment pas le Wi-Fi, et enfin une entrée auxiliaire jack 3,5 mm. Une entrée purement analogique — Bowers & Wilkins nous assure que le canal optique n’était « que très rarement utilisé », mais nous le regretterons quand même.

Un Zeppelin qui largue les amarres

Comme son nom l’indique, le Zeppelin Wireless a de toute manière été conçu pour fonctionner sans le moindre fil. Du Zeppelin Air, il reprend la compatibilité avec AirPlay, et donc l’intégration directe à OS X et iOS. Sauf qu’AirPlay n’est pas toujours fiable, et que tout le monde n’a pas d’iPhone : le Zeppelin Wireless intègre donc une puce Bluetooth 4.1 et prend en charge le codec aptX.

Les contrôles physiques du Zeppelin Wireless, qui peut aussi être contrôlé depuis une application.

Utilisez l’application Bowers & Wilkins Control pour connecter l’enceinte à un réseau Wi-Fi, mais ne vous sentez pas obligé de la télécharger si vous utilisez une connexion filaire, d’autant qu’elle fait une piètre télécommande. Vous pouvez même vous en passer si vous utilisez Spotify : dans ce cas, le Zeppelin Wireless apparaît directement dans les options de lecture, puisqu’il intègre Spotify Connect.

L’arrivée du Bluetooth n’est pas qu’une bonne nouvelle pour les utilisateurs d’appareils Android : sauf si vous n’écoutez que des fichiers lossless, n’hésitez pas à l’utiliser même si vous possédez un iPhone ou un iPad. Vous vous éviterez ainsi des déconnexions, devenues trop fréquentes en AirPlay, et surtout des délais, notamment au changement d’un morceau.

Le bras qui portait le connecteur Lightning a comme été coupé à la base. Il porte désormais le logo Bowers & Wilkins, et fait office de témoin d'allumage et de connexion Bluetooth.

Le Wi-Fi n’est pas en cause : le Zeppelin Wireless est doté d’une puce 802.11ac, qui permet au contrôle Spotify d’être immédiat, même quand plusieurs utilisateurs se battent pour prendre le contrôle de la liste de lecture. On comprend mieux que Bowers & Wilkins se soit ouvert à de nouveaux protocoles — ils rendent l’utilisation bien plus agréable que ne pourrait l’être avec AirPlay seul.

Un Zeppelin qui ne risque pas de décoller

Ce qui nous amène enfin au son, élément important d’une enceinte s’il en est. Martial Rousseau, directeur de la recherche de Bowers & Wilkins, nous a longuement expliqué comment la firme britannique s’était attachée à améliorer la rigidité de l’enceinte. Entièrement revue, la nouvelle structure interne en ABS renforcé à la fibre de verre est 50 % plus rigide, ce qui lui permet notamment de mieux résister aux vibrations parasites.

Une tâche d’autant plus difficile qu’elle supporte cinq haut-parleurs. Les deux tweeters à dôme métallique de 25 mm utilisent les mêmes technologies que ceux de la gamme CM, tandis que les deux médiums FST de 90 mm ont profité des avancées de la série 800 Diamond. Au centre, le woofer de 150 mm est similaire à celui de l’A7, l’enceinte qui chapeaute la gamme sans-fil de Bowers & Wilkins. Le tout est soutenu par un amplificateur de class D et un nouveau DAC 24 bits/192 kHz.

Le Zeppelin Wireless produit ce son chaud caractéristique des produits grand public de Bowers & Wilkins. Les aigus sont ciselés, le haut-médium est transparent, et le bas-médium est énergique, mais il faut de la place pour apprécier au mieux les basses. Dans une pièce trop petite, ou sur un support trop peu dense, elles écrasent le reste du spectre et se confondent, au point d’être particulièrement désagréables.

L’enceinte de Bowers & Wilkins a besoin d’espace pour s’exprimer : elle révélera alors des graves étendus et percussifs, qui permettent d’établir une section rythmique comme la fondation sur laquelle repose la mélodie. Plus large que la plupart de ses concurrents, le Zeppelin Wireless offre un semblant de spatialisation à quelques mètres de distance, sans bien sûr pouvoir rivaliser avec une paire d’enceintes bien placées.

Un Zeppelin Wireless

La construction dense du Zeppelin Wireless lui confère un son dense, qui ne l’empêche pas de s’envoler… sur le plan tarifaire. Car Bowers & Wilkins en demande 699 €, 100 € de plus que le Zeppelin Air, 120 € de plus que le Sonos Play:5 qui est sans doute son meilleur concurrent.

Un prix et une conception haut de gamme, qui le réservent à ceux d’entre vous qui possèdent un grand salon, à même de permettre à cette enceinte de s’exprimer pleinement. Le Zeppelin Wireless y trônera fièrement, comme une sculpture plutôt qu’un élément Hi-Fi.

Note

Les plus :

  • Magnifique objet
  • Triple compatibilité AirPlay/Bluetooth/Spotify Connect
  • Son riche et enveloppant dans une grande pièce

Les moins :

  • Son riche et étouffant dans une petite pièce
  • Prix en forte augmentation d’une génération sur l’autre
7
10

Prix :

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