Emplois : gouvernement et opérateurs sur la même ligne

Nicolas Furno |

Hier, une réunion a rassemblé au ministère de l'économie les représentants des quatre opérateurs ainsi qu'Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif et Fleur Pellerin, ministre déléguée à l'Économie numérique (lire : Le gouvernement veut aider les opérateurs en difficulté). Le communiqué publié à l'issue de la réunion ne donne aucune indication quant à la teneur des propositions, mais il est très clair sur ses objectifs :

Le Gouvernement travaille à un nouveau modèle économique créateur d’emplois et d’investissements pour le secteur des télécoms

À la sortie de la réunion, les avis étaient suffisamment positifs du côté des opérateurs pour que l'on comprenne que les deux ministres sont allés dans leur sens. Stéphane Richard, le PDG d'Orange, parlait de réunion "constructive", tandis que son homologue de SFR évoquait une réunion "fructueuse".

Dès l'après-midi, la ministre déléguée à l'Économie numérique dénonçait à l'assemblée l'"empilement de taxes" qui expliquerait la situation difficile du secteur et les menaces qui pèsent sur les emplois. Fleur Pellerin a également pointé du doigt le quatrième opérateur, reprenant un argument souvent utilisé par les trois opérateurs historiques :

L’arrivée sur le marché du quatrième opérateur de téléphonie mobile a été gérée par le précédent gouvernement sans aucune réflexion sur ses conséquences en matière d’emploi.

Ce matin, c'est Arnaud Montebourg qui s'est à son tour exprimé, cette fois au micro de France Inter. Le ministre a lui aussi indiqué que les pertes d'emploi dans le secteur des télécoms n'étaient pas acceptables : « C’est inacceptable que dans un secteur où il n’y a pas compétition internationale, on se retrouve avec des destructions d’emplois. », avant de donner une indication sur l'une des propositions de son gouvernement :

Pour 10 000 emplois relocalisés sur le territoire, ça coûterait en moyenne par forfait et par mois une vingtaine de centimes de plus pour les consommateurs.

Comme on peut le constater, ce sont les consommateurs qui devraient a priori venir en aide au secteur des télécoms, pour la sauvegarde des emplois souhaitée par le gouvernement. Deux mesures de la loi Chatel pourraient être abandonnées, les hotlines gratuites et l'arrêt simplifié d'un abonnement avec 24 mois d'engagement.

Les deux ministres devraient faire leurs propositions avant la fin du mois, on devrait ainsi en savoir plus très rapidement. Entre temps, ils auront également reçu les associations de consommateurs pour trouver un compromis. Les avis sont en outre partagés sur le coût réel du maintien des emplois en France : un opérateur évoque 2 € par mois de plus, ce qui est bien différent de la somme donnée par Arnaud Montebourg.

De son côté, Free Mobile est resté plutôt discret, mais l'opérateur est clairement pointé du doigt. L'opérateur s'est contenté d'indiquer que s'il dépensait moins, ses investissements étaient meilleurs que ceux de ses concurrents. Rappelons que l'entreprise créée par Xavier Niel a déjà créé quelques milliers d'emplois en France et a prévu d'en créer encore plus dans les années à venir.

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