Google TV : l'enthousiasme n'est pas au programme

Florian Innocente |

La 'Google TV' de Sony, la première de cette catégorie, est passée sous les fourches caudines des testeurs américains. Avec un bilan qui n'en fait pas, au moins chez eux, un objet de désir pour les fêtes de Noël (lire aussi Sony fait entrer Google dans le salon).

David Pogue pour le New York Times a associé un écran Sony au Logitech Revue, un boîtier amenant le système de Google à des téléviseurs qui en sont dépourvus.

Le chroniqueur en tire le constat général que ce type de solution qui entend faire surfer l'utilisateur depuis son canapé pèche par trop de complexité, sauf à être un technophile pur jus (mais s'assoient-ils encore une télé dépourvue au minimum d'une console de jeu ?, ndr). D'où le titre de l'article “Google TV, Usability Not Included” qui suggère sans détour qu'on s'arrache les cheveux à vouloir le faire fonctionner sans peine.

La télécommande de Sony est décrite comme le mariage entre une manette de Xbox et un clavier de BlackBerry tandis que Logitech n’offre ni plus ni moins qu'un clavier avec trackpad intégré.

L'intégration entre TV et Internet laisse parfois à désirer, lorsque par exemple l'incrustation d'un programme en cours masque les commandes du navigateur web que l'on est en train d'utiliser.

La lecture des vidéos est parfois capricieuse avec, dans le pire des cas, des gels, des saccades ou des lenteurs de chargements. Sans parler de sites à contenus de premier plan, comme Hulu, qui bloquent leur accès à Google TV. D'autres critiques portent sur l'interface pas toujours très explicite.

Conclusion, il va falloir encore patienter et améliorer l'ensemble avant que ce produit puisse séduire Monsieur tout le monde et remplacer des boîtiers existants parfaitement fonctionnels et meilleur marché.

Walt Mossberg au Wall Street Journal dit tout dans son titre “Nul besoin de l'allumer dès maintenant”. Il concède à Google, Sony et Logitech un effort "admirablement ambitieux” mais comme d'autres avant eux “d'avoir loupé la cible, au moins pour ce premier essai”.

Lui-aussi éprouve quelques réserves devant la pertinence à vouloir mettre un clavier entre les mains d'un téléspectateur. Et le mini contrôleur proposé en option par Logitech ne résout rien au vu de sa taille réduite qui le rend peu praticable.

Comme Pogue, Mossberg s'est dit frustré par les résultats offerts par le moteur de recherche intégré lorsqu'il a voulu trouver des contenus à regarder. Peu de réponses et pas toujours utiles. Sauf à en passer par la version standard du moteur de Google, mais celle-ci n'était pas commode à naviguer sur le grand écran et surtout difficile à lire à distance.

Même constat sur la qualité de lecture des vidéos, largement perfectible. L'interaction avec un boîtier câble est inexistante (sauf avec un prestataire satellite en particulier), obligeant à utiliser la télécommande et l'interface de ce dernier pour voir ses enregistrements ou en programmer de nouveaux. Mais dans ce cas, on doit laisser de côté l'interface de Google TV censée tout fédérer.

Enfin l'interface subit le même feu de critiques qu'au New York Times, elle est jugée confuse. Conclusion, en attendant que Google revoie sa copie, mieux vaut se tourner vers d'autres solutions.

Deux appréciations pas très éloignées de celle d'Engadget, site pour technophiles s'il en est, qui ne sauve pas la mise de Google.

Il y a quelques jours il concluait à propos du modèle de Sony intégrant cette plateforme qu'il était difficile de le recommander, même aux "early adopters”. Non pas que ce mariage manque de potentiel, on peut même y trouver intérêt pour ses possibilités de connexions au web, mais “acheter en se basant sur du potentiel n'est pas franchement excitant” jugeait Engadget.

Accédez aux commentaires de l'article