Tiens, une fois encore la presse nationale s'intéresse au phénomène du téléchargement "sauvage" de musique ou de films sur Internet. Aujourd'hui, c'est le Monde qui sacrifie à l'exercice. Le quotidien français donne la parole à ceux qui "piochent" ou laissent "piocher" sur le Web : Djouls, créateur d'un label indépendant (Timec), Chryde, qu'on ne présente plus. "Lui considère le téléchargement comme facteur de diversité face au rouleau compresseur de l'industrie culturelle", même s'il "sait bien qu'il n'est représentatif que d'une catégorie d'internautes, les esthètes, les curieux, les chineurs qui recherchent sur la Toile à parfaire leur culture musicale".
Susciter ainsi la curiosité, l'envie, ce n'est finalement pas nouveau, rappelle Benoît Hopquin. "La Fnac provoqua naguère des cris d'orfraie lorsqu'elle laissa les jeunes lire librement les bandes dessinées assis dans ses rayons, mais accrut ainsi la fréquentation de ses magasins". Et de citer les exemples, nombreux dans tous les domaines, où le "piratage" est loin d'avoir provoqué ruine ou faillite. N'empêche, l'argument "idéologique" selon lequel télécharger, c'est exprimer son refus d'un monde mercantile, n'est pas accepté de tous ("Quand les gros maigrissent, les petits crèvent, assure un responsable de Canal+), même si les "gros" sont souvent ceux qui, comme Sony, fournissent à la fois le contenu artistique et les outils pour les pirater. L'auteur de l'article rappelle d'ailleurs que dans cette chaîne industrielle, nombreux sont les maillons (fabricants de supports vierges, fournisseurs d'accès Internet, par exemple) qui vivent aussi du téléchargement illégal.