RIM s'attend à passer une mauvaise année

Florian Innocente |

La météo n'est toujours pas bonne au-dessus de RIM et ça ne va pas s'arranger dans l'immédiat. Le groupe canadien qui a connu un changement de PDG à la fin janvier avec la nomination de Thorsten Heins, a annoncé de mauvais chiffres et le départ de personnages clefs.

Jim Balsillie rend son tablier de membre du conseil d'administration. Il était jusqu'au 23 janvier dernier l'un des deux PDG actifs (une spécialité de RIM) aux côtés du fondateur Mike Lazaridis. Balsilie qui fut l'un des moteurs du développement de RIM dans ses belles années (d'avant l'iPhone et d'Android) s'en va après 20 ans de maison. Il est accompagné de deux autres cadres : David Yach le directeur technique logiciel (13 ans d'ancienneté) et Jim Rowan, directeur exécutif (4 ans).

RIM a livré 11 millions de BlackBerry sur son dernier trimestre (-25% sur le même trimestre de l'année dernière). 500 000 tablettes PlayBook ont été distribuées aux revendeurs sur la même période.

Un chiffre dérisoire lorsqu'on le compare aux 3 millions d'iPad récemment vendus en à peine trois jours. Et ce alors que la PlayBook a fait l'objet de plusieurs promotions et pas des moindres.

Thorsten Heins évalue à un million le nombre d'utilisateurs de cette tablette sortie il y a un an. Quand on trouve que les 12 millions de tablettes Android vendues sur un an (ce qu'Apple écoule en à peine trois mois) pèsent peu, on mesure dans quel ravin se trouve coincée la Playbook.

RIM a affiché 125 millions de dollars de pertes contre un bénéfice de 934 millions il y a un an, sur un chiffre d'affaires de 4,2 milliards (-25% sur un an). À ce titre il est fait état d'une provision de 600 millions dollars pour palier aux invendus touchant sa dernière gamme BlackBerry 7.

Thorsten Heins a réitéré que la plateforme BlackBerry 10 avec le nouvel OS et des terminaux pour l'accompagner restaient prévus pour la fin de l'année.

D'ici là, il va falloir essayer d'avancer, face à des vents violents, avec une gamme et un OS vieillissants. RIM prévient donc que ses résultats seront tendus sur toute l'année. L'entreprise est soumise à des pressions multiples : un public américain qui s'éloigne de ses produits, une forte concurrence ailleurs dans le monde, des appareils meilleur marché, etc. Une réorganisation est en cours en interne pour réduire la complexité dans les circuits de décision et renforcer les responsabilités des chefs d'équipes.

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