Stéphane Richard : « Free Mobile déstabilise le secteur »

Stéphane Moussie |

Stéphane Richard revient sur ses deux premières années à la tête de France Télécom dans une interview accordée au journal Libération. L'occasion de reparler une nouvelle fois de l'arrivée de Free Mobile.

Le patron de France Télécom fait de nouveau part de ses incertitudes quant aux conséquences à long terme de l'entrée du nouvel opérateur — en n'agitant pas pour une fois explicitement le chiffon rouge des licenciements que cela pourrait induire : « Personne n’est capable aujourd’hui d’en mesurer les conséquences. On commence à comprendre qu’elles vont être lourdes pour l’ensemble du secteur, que ce n’est pas juste une belle histoire soi-disant au profit des consommateurs. [...] Oui, cet acteur déstabilise le secteur. Il va entraîner des baisses significatives des marges brutes. »

Et Stéphane Richard de constater, comme Jean-Bernard Lévy, PDG de SFR (lire : « Nous voyons déjà revenir vers SFR des déçus de Free »), que « la vague d’adhésion à Free Mobile est aujourd’hui retombée. » Il critique également le modèle de vente, SIM only (sans mobile subventionné), qui ne représenterait à terme qu'une partie marginale du marché, environ 15 %, selon lui. « L’essentiel de la demande restera pour des mobiles subventionnés, segment sur lequel Free ne s’est pas encore positionné. »

Orange était, toujours d'après Stéphane Richard, mieux préparé que ses concurrents à l'arrivée de Free Mobile. Il met en avant les offres Sosh pour le SIM only et Open pour le quadruple play. « Enfin nous bénéficions des revenus de l’itinérance. [...] C’est la meilleure protection pour l’entreprise, ses salariés, ses actionnaires, que je pouvais trouver face à l’arrivée du quatrième opérateur. »

Le PDG de France Télécom critique également l'ARCEP, qui « n’a pas à s’immiscer dans la gestion des entreprises en conseillant, par exemple, de réduire les dividendes au profit des investissements. »

Accédez aux commentaires de l'article