Xavier Niel : « Nous avons dix fois plus d'abonnés que B&You »

Florian Innocente |

Capital publie une longue interview de Xavier Niel dans son numéro d'août. Le patron fondateur de Free y révélait qu'il avait déposé une plainte contre SFR pour concurrence déloyale.

Il déclare aussi que les tarifs proposés aujourd'hui sur ses forfaits « ne bougeront pas et resteront au même niveau pour longtemps ». À la fin août, l'opérateur fera un nouveau point sur son nombre d'abonnés, mais d'ores et déjà, Xavier Niel affirme que sa croissance reste « très forte » et qu'il entend capter à terme 25% du marché du mobile, se calant sur son précédent réalisé avec l'ADSL.

Une présence dans l'ADSL qui a bénéficié de l'arrivée de la branche mobile, puisque Free peut désormais proposer une offre complète, à l'image de ses concurrents.

Sur l'état d'avancement de son réseau, Niel réitère que Free a tout intérêt à déployer le plus vite possible ses propres antennes, gagner ainsi une indépendance progressive vis-à-vis d'Orange et par ricochet, améliorer sa marge. L'opérateur se donne à cet effet un objectif de dégager 50% de marge brute sur cette activité, malgré ses petits forfaits à 2€ seulement. Mais pas d'autres précisions sur le calendrier prévu.

Il conteste ensuite la mesure de débits relevée et la méthodologie employée par un partenaire de Capital, qui arrive à la conclusion que le transport de données n'est pas encore optimal. Mais il concède que l'opérateur a souffert de retards de livraisons sur ses équipements et qu'il attend des capacités supplémentaires pour améliorer la DATA.

Il glisse également que Free Mobile compterait aujourd'hui 10 fois plus d'abonnés que B&You. Si l'on se réfère aux chiffres du premier trimestre 2012 [pdf], Bouygues annonçait 253 000 abonnés B&You fin mars et dessinait une projection vers 329 000 pour la fin avril.

Aucune date n'est donnée pour le lancement d'une formule 4G, mais Xavier Niel souligne que son réseau déployé est déjà compatible avec cette norme, et il glisse une autre pique au passage « Nous sommes les seuls avec Orange à ne pas avoir pris un équipementier chinois ».

Autres propos à relever, lorsqu'il affirme que le lecteur Blu-ray est un critère important qui fait préférer sa box à celles de ses concurrents auprès de ses clients (la Revolution coûterait 300€ à produire souligne aussi le PDG) ou que le faible développement de la fibre en France est lié à un désintérêt de la majorité des gens, peu enclins à changer une connexion ADSL qui fonctionne très bien.

Les concurrents ne sont pas non plus épargnés sur les questions de l'emploi, il qualifie leurs annonces récentes de « licenciements boursiers », et en veut pour preuve la déclaration de Jean-René Fourtou, président du conseil de surveillance de Vivendi, mi avril, qui déclarait qu’en dépit de l'arrivée de Free Mobile l'activité de SFR restait « très largement bénéficiaire ». Enfin, sur les questions de la situation géographique des centres d'appels, Xavier Niel insiste sur le fait que Free Mobile en dispose de trois en région parisienne. Mais comme le relève le mensuel, celui pour l'activité Internet est toujours au Maroc. L'interview complète est aussi disponible via l'App de Capital et l'achat du dernier numéro.

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