Prise en main de l’enceinte Bluetooth Riva Turbo X

Nicolas Furno |

En matière d’enceintes Bluetooth, ce n’est pas le choix qui manque. On compte des dizaines et des dizaines de modèles, souvent avec des caractéristiques techniques finalement assez proches. Difficile dans ces conditions de se démarquer, alors la Turbo X de Riva a choisi de se différencier sur la puissance et la batterie. Il faut dire qu’à 350 € environ, cette enceinte a intérêt à avoir des arguments solides à faire valoir pour sortir du lot.

Cette enceinte est massive et respire la solidité. Avec ses 23 cm de long, sur 10,5 cm de haut et 8,9 cm de large, la Turbo X n’est pas vraiment l’enceinte Bluetooth la plus portable qui soit. D’autant qu’avec 1,6 kg affichés sur la balance, elle est aussi loin d’être la plus légère. En contrepartie, elle affiche des caractéristiques alléchantes, avec 26 heures d’autonomie annoncées et une puissance de 45 Watts RMS.

Nous avons testé la version blanche, mais la Turbo X est aussi proposée en noir. Le design est affaire de goût, mais on ne peut pas dire que la blanche nous a vraiment convaincu. Le design manque un petit peu de finesse, le plastique brillant n’est pas très valorisant, pas plus que les boutons rétro-éclairés de bleu ou que les patins, bleus aussi, sous le périphérique.

À l’usage, son point fort est sans doute l’autonomie : avec 26 heures sur le papier, l’appareil fait nettement mieux que la moyenne. Malheureusement, cette mesure ne vaut qu’à volume moyen : si on pousse au maximum et que l’on active les effets spéciaux, on peut tomber… à 6 heures. Dans l’ensemble, c’est malgré tout un bon point que l’on peut accorder à l’appareil.

Les mensurations de l’enceinte et son poids élevé se justifient par la présence de cette grosse batterie. Riva fournit un adaptateur secteur indispensable, puisqu’il n’est pas question de charger l’appareil avec un câble USB, comme c’est souvent le cas sur ce segment.

Sur le plan ergonomique, le constructeur a fait un choix surprenant : un bouton dédié à la batterie. À l’arrière, on peut activer la batterie et l’utiliser pour alimenter l’enceinte et la recharger quand elle est branchée. Ce bouton sert de sécurité, pour ne pas allumer l’appareil par inadvertance : tous les contrôles sur le dessus étant tactiles, on pourrait le mettre en marche par erreur. Mais il permet aussi d’alimenter l’enceinte sans charger la batterie… sans que l’on sache très bien pourquoi on voudrait le faire.

Tout se fait ensuite avec les commandes sur le dessus, elles sont tactiles et s’allument en bleu comme par magie lorsqu'on approche la main. Elles fonctionnent assez bien, même si elles sont aussi une source de confusion : on ne sait jamais vraiment si on a (dés)activé la fonction désirée, d’autant qu’il faut souvent appuyer plus longtemps pour ce faire. Outre un bouton pour allumer ou éteindre l’appareil, on en a un pour (dés)activer le Bluetooth et deux modes spéciaux : deux pour le volume et un troisième pour couper temporairement le son.

Les deux modes en question servent, l’un à amplifier la scène sonore autour de l'appareil, l’autre à amplifier le volume. C’est ce dernier, nommé « Turbo » qui a donné son nom à l’enceinte : une fois activé, il pousse l’appareil dans ses derniers retranchements et lance l’amplificateur à pleine puissance. De quoi, d’après le constructeur, dépasser les 100 Watts.

À l’écoute, ce mode Turbo permet effectivement de pousser le volume sonore pour remplir une pièce de bonne taille. Riva a fait son maximum pour éviter la saturation, mais la physique est impitoyable et, selon la source, l’enceinte peut crachoter un peu. Comme c’est souvent le cas, la Turbo X est meilleure à un volume plus « normal » et sans aucun mode spécial activé.

Dans cette configuration, les basses sont un petit peu trop généreuses et les aigus un petit peu trop discrets, mais le bilan n’est pas si mauvais. Le problème, c’est que cette enceinte est vendue 350 € et qu’à ce tarif, on peut acheter la SoundLink III de Bose qui fait mieux sur le plan de la qualité sonore à notre avis. Et si l’on reste chez Bose, la SoundLink Mini est bien meilleure côté son, même si elle n’est pas aussi puissante, et elle ne coûte « que » 200 €.

C’est bien le problème de cette Turbo X : ce n’est pas un mauvais produit, mais ses arguments ne suffisent pas à la distinguer de toutes les autres enceintes Bluetooth. Si elle était proposée à un prix plus raisonnable, on pourrait justifier son achat, mais à 350 €, ce n’est pas une option très séduisante.

L’autonomie de 26 heures annoncée est très bonne par rapport à la moyenne, mais si vous poussez sur le volume, ou utilisez le mode Turbo, l’autonomie réelle est dans la moyenne basse de ce qui se fait. Point positif en revanche, une sortie USB pour recharger son iPhone : en utilisant la Turbo X à un volume raisonnable, on peut ainsi bénéficier d’une très bonne autonomie tout en rechargeant ses appareils, ce qui est pratique.

Pour finir cet aperçu, un mot sur l’application associée à l’enceinte, RIVA Turbo X Ground Control. Loin d’être indispensable, elle permet toutefois de connaître l’autonomie restante (à l’arrière, un indicateur lumineux donne une idée, et à l’allumage, un message vocal indique aussi l’état de la batterie) et d’activer ou d’arrêter les fonctions spécifiques. Si vous ne voulez pas d’une application de plus sur votre appareil iOS, vous pouvez très bien vous en passer.

À l’heure des bilans, difficile de recommander la Turbo X, sauf à chercher le volume le plus puissant possible, tout en restant sur une enceinte Bluetooth (à l'encombrement mesuré). Dans la majorité des cas, on aura probablement mieux fait de s’intéresser à un modèle concurrent, moins cher et aussi bon, voire meilleur, côté son.

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