Pour le fondateur de Sonos, le HomePod fait un « très bon départ »

Florian Innocente |

« Un excellent début pour Apple », de tous les avis exprimés à ce jour à propos du HomePod, celui de John MacFarlane, le fondateur de Sonos, n'est pas le moins intéressant. Car les produits de la marque sont en première ligne chez les différents concurrents de l'enceinte d'Apple, notamment le dernier One équipé d'Alexa d'Amazon aux États-Unis, de Google Assistant à terme et Sonos espère y mettre aussi Siri.

John MacFarlane (à droite) a confié la direction de Sonos à Patrick Spence il y a un an

John MacFarlane parle avec la liberté que lui confère son statut de retraité des affaires, il a cédé la direction de son entreprise à l'un de ses lieutenants en début d'année dernière, Patrick Spence.

Sur Twitter il a livré ses premières impressions après avoir installé un HomePod à la maison : « Bon packaging, configuration facile. Super son. Pas de distorsion à volume élevé. Un peu lourd sur les basses (l'effet Jimmy Iovine). Bat sans peine une Sonos One, à fond, sur l'acoustique. Une paire de Sonos One feront un bien meilleur boulot. Un très bon début pour Apple ».

Plus loin il juge « vraiment bonne » la capacité de l'enceinte à bien intercepter les requêtes Siri même lorsque le volume est au plus haut (le HomePod contient 6 micros à cet effet, ndlr) « J'ai eu quelques cas particuliers où ce n'est pas toujours le HomePod qui répond mais je suis impressionné par sa capacité à discerner ma requête (lorsqu'il est en train de jouer) » (une fiche technique d'Apple précise qu'en présence de plusieurs appareils capables de répondre à un 'Dis Siri', celui qui vous a entendu le mieux ou qui vient d'être utilisé réagira le premier).

Viennent ensuite les critiques déjà plusieurs fois formulées ailleurs, sur le côté exclusif de l'enceinte qui n'est fermée à personne mais réserve le premier rang à Apple Music : « Faire l'impasse sur Spotify est une lacune béante, et AirPlay n'est pas une réponse. Ils vont avoir besoin de l'ouvrir comme plateforme pour des apps ».

L'impossibilité d'utiliser le HomePod avec d'autres services, autrement que par AirPlay, risque effectivement de rebuter des acheteurs potentiels, même équipés en iPhone. Cependant Apple peut se le permettre. Avec plusieurs centaines de millions d'utilisateurs d'iOS et 36 millions d'abonnés payants à Apple Music, le vivier de clients est déjà bien fourni pour espérer vendre quelques enceintes…

Apple Store Regent Street, crédit : Ben Wood

MacFarlane exprime sa préférence pour le TruePlay de Sonos en ce qui concerne la capacité de l'enceinte à analyser son environnement afin d'adapter le rendu sonore. Mais il concède que la méthode d'Apple donne un avantage au HomePod puisqu'il fonctionne tout seul et s'ajuste tout aussi automatiquement et sans intervention manuelle lorsqu'on le déplace. Alors que pour configurer TruePlay il faut se promener quelques minutes dans la pièce en balançant le bras, avec l'iPhone en main qui sert de microphone (lire Test de l'enceinte connectée Sonos One).

Vient le moment de quelques conseils d'équipement. Sans surprise, ancienneté oblige, Sonos a presque réponse à tout avec ses multiples matériels. « HomePod ou Sonos ? Difficile de répondre » écrit John MacFarlane « Sonos est une solution domestique globale (une pièce avec une TV (PlayBar, PlayBase), une pièce pour la musique (Play:1, Sonos One, Play:5) et ça s'intègre avec des enceintes existantes ou que l'on achètera. Le HomePod n'est adapté à aucun de ces scénarios ».

Pas adapté non plus dans le rôle d'une enceinte associée à une Apple TV pour jouer des contenus télévisés. Par contre « Si vous avez une seule pièce dans laquelle vous écoutez de la musique, c'est super tentant ». Le premier essai est réussi, concède bien volontiers le fondateur de Sonos qui se réjouit au passage de voir « la qualité revenir dans l'écoute de musique à la maison, c'est bon pour tout le monde ».

« Apple a fait un très bon départ avec le HomePod. C'est un début facile et au fur et à mesure qu'ils ajouteront la possibilité d'intégrer d'autres services musicaux, ça deviendra un produit de qualité supérieure. »

Il faut aussi rappeler qu'Apple vend pour le moment un produit incomplet, puisqu'il lui manque le multiroom que maîtrise depuis longtemps Sonos et la capacité à fonctionner vraiment en stéréo avec deux enceintes. Deux ajouts prévus pour cette année et qui contribueront à mieux équilibrer l'offre d'Apple vis-à-vis de celle de Sonos.

  • À noter que le HomePod est maintenant sur le site d'Apple France avec toujours l'indication d'une arrivée au printemps.
  • Patrick Spence, le CEO de Sonos, voit dans l'arrivée d'Apple et d'autres la preuve de la bonne intuition qui a présidé à la création de cette marque il y a dix ans : « Pas mal de gens à ce moment-là nous disaient 'Vous n'avez aucune chance de réussir face à Bose et Sony', les poids-lourds de l'époque en audio. Et nous y voilà. Je plaisantais avec l'équipe sur le fait que notre 'récompense' pour avoir bousculé ce marché durant cette décennie est que nous en sommes arrivés à entrer en compétition avec Apple, Google et Amazon ».
  • Juste avant la sortie du HomePod, Sonos avait lancé une opération aux États-Unis pour proposer deux Sonos One à un tarif inférieur à celui d'un seul HomePod. Après le lancement, la société a concocté une playlist — sur Spotify pour le clin d'œil — baptisée « Welcome to the Party Mix » et dont les titres des morceaux forment un message de bienvenue au nouveau concurrent : « Hello - Apple - Something About Us - Together - Feels Right - Even Though - You're Crazy - For This - Home - POD - Remember - Two Is Better Than One - Just Playing - It's a Party - Everybody's Coming To My House - Even You - Come As You Are - Fruit Machine - No Matter What You're Told - We're Going To Be Friends - Over Everything ».
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