Stéphane Richard, qui attend en toute confiance le feu vert des actionnaires d'Orange pour rempiler à la tête de l'opérateur pour quatre ans, a donné au Parisien de menus détails sur quelques uns des gros projets du groupe. Pas de révélations fracassantes, mais des éclaircissements comme par exemple sur Djingo, l'assistant intelligent développé en collaboration avec Deutsche Telekom.

Deux modèles sont prévus, « un grand et un petit », notamment un sous la forme d'enceinte à la manière du Google Home ou d'une base Echo (Amazon). Stéphane Richard avait dévoilé un prototype en avril dernier, lors du show Hello annuel d'Orange.

Le prix de l'appareil (ou des appareils) sera « bien inférieur à 300 € », promet le patron de l'opérateur, qui redonne le mode d'emploi : « On le réveillera par "OK Djingo" et on pourra lui demander de lancer la télé, envoyer un SMS, commander des courses, trouver un hôtel pas cher à Londres… ».

Il promet une intelligence artificielle « nettement plus performante que ce qui existe ». Djingo fonctionnera aussi sur « divers supports ». Durant le show Hello de 2017, Stéphane Richard avait fait miroiter un fonctionnement en tandem avec la nouvelle télécommande de la Livebox.

La sortie de Djingo est prévue pour cet automne, sans doute dans la foulée du show Hello qui se déroulera à la rentrée. Un événement centré cette année sur « la confiance » : le scandale Cambridge Analytica est passé par là, et le dirigeant tient à faire valoir le modèle d'Orange qui n'est « pas du tout basé sur le même modèle économique [que Facebook] ».

L'opérateur va permettre à ses clients d'installer un « petit tableau de bord » pour qu'ils puissent contrôler ce que les apps font de leurs données, révèle-t-il. Pas vraiment de nouvelles informations sur Orange Bank¹ en revanche : on reste sur le chiffre de 100 000 clients en quatre mois. Le crédit à la consommation lancé fin mars n'appelle pas de commentaires spécifiques : « c'est trop tôt ».

Orange va lancer une campagne d'information sur ce nouveau service de prêt, qui s'ouvrira au-delà des clients d'Orange Bank l'année prochaine. Stéphane Richard se réjouit de l'utilisation de l'intelligence artificielle pour répondre aux clients : « de 30 % des sollicitations réglées sans intervention humaine on est passé à 55 % aujourd’hui ».

L'actualité du PAF a été secouée en début d'année par les exigences de TF1 qui souhaitait faire cracher au bassinet les diffuseurs de ses contenus. Une saga qui s'est terminée par des ententes entre les uns et les autres.

Orange et le groupe audiovisuel ont signé un accord le 8 mars : « Si on parle de choses comparables, avant on payait de l’ordre de 5 millions d’euros par an, dorénavant on va payer un peu plus du double », dévoile Stéphane Richard. Sans incidence sur l'abonné, puisque la hausse est absorbée par l'opérateur, qui dépense chaque année 750 millions d'euros pour les contenus.

Sur l'activité première de l'opérateur, c'est à dire les tuyaux, le patron d'Orange promet une « amélioration spectaculaire de la couverture [mobile] d’ici 2020-2021 » grâce au « new deal » mis en place par le gouvernement : « avantages fiscaux et fréquences gratuites en échange d’un engagement à investir trois milliards d’euros pour améliorer la couverture ».