Daniel Ek, le patron de Spotify, serait persuadé d'avoir été la victime de canulars téléphoniques de Steve Jobs

Mickaël Bazoge |

Daniel Ek, le fondateur et patron de Spotify, en est persuadé : en 2010, il a été la victime de canulars téléphoniques de la part de Steve Jobs ! À l'époque, le service de streaming ferraillait dur pour son lancement aux États-Unis, et la rumeur courait selon laquelle la Pomme savonnait la planche de Spotify. C'est finalement durant l'été 2011 que l'entreprise suédoise se lançait à l'assaut des oreilles américaines, après avoir conquis l'Europe.

Daniel Ek.

Cette anecdote étonnante est tirée du livre « Spotify Untold », qui raconte les coulisses du service, en particulier sa lutte à fleurets mouchetés puis à couteaux tirés avec Apple. Spotify est d'ailleurs actuellement en conflit ouvert contre Apple en Europe (lire : Apple : « Spotify ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui sans l'App Store »).

L'histoire des canulars téléphoniques reste néanmoins sujette à caution, ce d'autant que les deux auteurs du bouquin, Jonas Leijonhufvud et Sven Carlsson, ne l'ont pas entendue directement de la bouche de Daniel Ek (il n'a pas participé au livre) mais d'une « source fiable », comme ils le racontent à Variety.

Impossible donc de vérifier l'authenticité du potin ; en revanche, les deux journalistes estiment que l'anecdote est représentative de l'état d'esprit du patron de Spotify avant ce lancement stratégique : la parano et l'anxiété. Aux États-Unis, « les maisons de disques semblaient très loyales à l'iTunes Music Store, et donc à Steve Jobs », expliquent-ils. La boutique d'Apple y détenait 80% du marché de la distribution de musique numérique.

Spotify a fini par aborder les côtes américaines grâce à des accords avec Universal et Sony. Des deals arrachés grâce à des efforts de l'entreprise qui a sans doute mis davantage de sous sur la table. Les auteurs de l'ouvrage assurent aujourd'hui pouvoir dire que Steve Jobs travaillait « activement » contre le lancement de Spotify aux États-Unis. Hélas, le livre n'est disponible qu'en suédois à l'heure actuelle ; un extrait en anglais est à lire ici, mais il ne concerne pas Jobs, ni la nature exacte de ces supposés coups de fil.

Parmi les autres révélations que fait miroiter le livre, on apprend que Spotify aurait cherché à acquérir Tidal et SoundCloud. Et aussi : si le service met le paquet sur les podcasts (en attendant Apple ?), c'est que l'entreprise estime que ce contenu offre une plus-value de premier choix dans un monde où la musique est devenue une marchandise comme une autre. « Je pense que Ek cherche [à faire de Spotify] une sorte de Netflix pour l'audio, avec la musique comme colonne centrale et du contenu exclusif dans d'autres domaines », décrypte Jonas Leijonhufvud.

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