Facebook - WhatsApp: amende de 110 millions d'euros pour avoir trompé Bruxelles

Stéphane Moussie |

Seulement deux jours après une sanction de la CNIL pour de nombreux manquements au respect des données personnelles, Facebook fait l’objet d’une nouvelle condamnation, cette fois au niveau européen.

Mark Zuckerberg à la conférence F8 2017. Crédits Anthony Quintano (CC BY)

L’affaire qui couvait depuis la fin d’année dernière concerne l’acquisition de WhatsApp : la Commission européenne reproche à Facebook de lui avoir fourni « des renseignements inexacts ou dénaturés » au cours de son enquête sur la concentration des deux acteurs.

La Commission a constaté que, contrairement à ce qu’avait déclaré Facebook en 2014 dans le cadre de la procédure de contrôle des concentrations, la possibilité technique de mettre en correspondance les identités des utilisateurs de Facebook et de WhatsApp existait déjà cette année-là et que les employés de Facebook étaient au courant de cette possibilité.

Facebook écope ainsi d’une amende de 110 millions d’euros, un montant qui tient compte de la coopération en fin de procédure de l’entreprise — Bruxelles peut infliger des amendes allant jusqu’à 1 % du chiffre d’affaires total (27,6 milliards de dollars en 2016 pour le réseau social).

L’amende, dont le montant maximal a donc été divisé par deux, est jugée « proportionnée et dissuasive » par Margrethe Vestager, la commissaire chargée de la politique de concurrence, qui insiste sur le fait que « la Commission doit être en mesure de prendre des décisions en pleine connaissance de cause. »

La décision de Bruxelles n’a pas d’incidence sur l’acquisition de WhatsApp, et n’est aucunement liée avec les préoccupations autour de la confidentialité des données, une autre épine dans le pied de Facebook en Europe.

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