Galaxy S9 : grosses différences de performances entre l'Exynos 9810 et le Snapdragon 845

Mickaël Bazoge |

Samsung aurait-il un problème de processeur ? Depuis plusieurs générations de ses smartphones haut de gamme, le constructeur ventile la distribution de systèmes-sur-puce en fonction des régions du monde : habituellement, les utilisateurs américains, chinois, japonais et latino-américains bénéficient d'appareils équipés d'un Snapdragon de Qualcomm. Le reste du monde se voit offrir un Exynos « maison ».

C'est le cas des Galaxy S9 et S9+ : on trouve d'un côté des modèles Snapdragon 845, de l'autre un Exynos 9810. Sur le papier, les deux SoC sont proches : chacun embarque huit cœurs (4 x 2,8 GHz et 4 x 1,7 GHz pour le Snapdragon, 4 x 2,7 GHz et 4 x 1,7 GHz pour l'Exynos). Mais dans les benchmarks, la situation est bien différente, et pas vraiment en faveur de la puce Samsung.

AnandTech a eu l'occasion de mesurer les performances de deux modèles équipés de puces différentes : un Galaxy S9 avec un SoC Exynos (et 4 Go de RAM, ce qui n'influence pas les benchs du site), un Galaxy S9+ avec un Snapdragon (et 6 Go de RAM). PCMark Work 2.0, l'outil de benchmarks, permet de comparer les performances en fonction de la charge de travail du processeur en exploitant les API d'Android. Des interfaces utilisées communément dans les applications de la plateforme.

Le résultat n'est pas glorieux pour Samsung : dans pratiquement tous les tests, l'Exynos est loin derrière le Snapdragon. Et pas que de quelques points… Au test Web Browsing 2.0, le Snapdragon affiche 12% de performances en plus ; au test d'édition photo, le SoC de Qualcomm met quasiment 10 000 points dans la vue de la puce de Samsung ; les autres tests présentent des différences moins marquées, mais quasiment toujours à l'avantage du Snapdragon, exception faite du test de manipulation de données.

Au test général de performances, le Snapdragon enterre l'Exynos. De quoi regretter d'habiter en Europe, même si au quotidien, comme l'explique AnandTech, la différence de réactivité entre les deux appareils est assez faible quand on les utilise « dans la vraie vie ». Le testeur a toutefois noté qu'empiriquement, dans certains scénarios, le Galaxy S9 (avec Exynos) pouvait présenter une moindre réactivité.

Néanmoins, en comparaison des précédentes générations de leurs homologues, les nouvelles puces ne présentent pas d'avancées fulgurantes. On est loin des sauts impressionnants de performances entre les puces Ax d'Apple. Sur d'autres tests multi-plateformes comme Speedometer 2.0 (JavaScript), l'A10 Fusion de l'iPhone 7 et l'A11 Bionic des iPhone 8 et X mettent une pile au Snapdragon 845, et surtout à l'Exynos. Apple continue d'améliorer son moteur Nitro JS, bien aidé par la puissance des puces de ses smartphones.

Comment expliquer ces différences dans les performances des deux processeurs utilisés par Samsung ? En gros, les fréquences à partir desquelles les « gros » cœurs de l'Exynos commencent à mouliner les charges de travail sont plus basses que leurs collègues du Snapdragon. En conséquence, les gros cœurs de la puce de Samsung mettent plus de temps pour atteindre leur pleine performance (cinq fois plus longtemps) et achever leurs calculs. L'Exynos est un peu comme un diesel, il met du temps à démarrer et à atteindre les plus grandes vitesses.

Accédez aux commentaires de l'article