En Chine, une app de suivi de santé pourrait perdurer après la pandémie

Sabrina Fekih |

À Hangzhou, en Chine, les autorités envisagent de maintenir l'utilisation d'une application créée en réponse au Covid-19 après la fin de l'épidémie.

Peu après le début de la pandémie, le géant de l'internet Alibaba a mis sur pied une application qui affiche des QR codes de différentes couleurs en fonction de l'état de santé des utilisateurs. Seuls ceux bénéficiant d'un code vert peuvent se déplacer librement. Ceux qui ont un code rouge ou jaune doivent rester confinés à leur domicile.

Cette application pourrait perdurer et évoluer. Elle pourrait prendre en compte de nouveaux facteurs d'analyse afin de noter l'état de santé des 10 millions d'habitants de la ville. En fonction de son dossier médical, de ses résultats à des tests physiques, ou encore de son style de vie (tabagisme, consommation d'alcool, etc.), chaque individu serait noté sur 100 points et obtiendrait un code couleur.

Les points obtenus par les habitants seraient actualisés chaque jour. Plusieurs éléments influeraient sur le score quotidien, comme le nombre de cigarettes fumées ou encore le nombre d'heures de sommeil au compteur. On pourrait gagner des points en faisant du sport, et en perdre en fumant.

La commission de la santé de la ville a déclaré que cette nouvelle version de l'application, encore en développement, serait un « pare-feu pour améliorer la santé et l'immunité des habitants » au-delà de la pandémie. Pour l'heure aucun détail n'a été communiqué sur la méthode utilisée pour obtenir ces informations ni sur le caractère obligatoire ou non de l'application.

Photo Macau Photo Agency / Unsplash

Des inquiétudes quant à la protection de la vie privée se font d'ores et déjà entendre. « En dehors des périodes d'épidémie, il y a des problèmes importants de respect de la vie privée », a déclaré un lecteur sous un article de Weibo. L'une des craintes concerne l'usage de ces données par les compagnies d'assurances qui pourraient s'en servir pour gonfler leurs tarifs, ou encore par les employeurs qui pourraient filtrer les candidats en fonction de leur état de santé.

Pour Lawrence Li, spécialiste des questions technologiques et défenseur de la vie privée, « dans le cas du Covid, je pense que les gens ont participé volontairement, mais si cela devient la "nouvelle normalité", ce sera une tout autre histoire », a-t-il déclaré à l'AFP. Il espère que cette nouvelle application ne sera pas imposée aux citoyens.

Les autorités ont déclaré que cette application devrait être prête d'ici la fin du mois prochain. De nouveaux détails devraient être communiqués dans les jours à venir.

Cette application chinoise ne semble pas comporter de fonction de traçage des contacts, contrairement à StopCovid ou d'autres apps étatiques. Apple et Google ont indiqué qu'ils mettraient fin à leur système de traçage sur une base régionale quand il ne sera plus nécessaire. Quant à StopCovid, elle est mise en œuvre pour six mois, et la garde des Sceaux a rappelé à l'Assemblée qu'elle n'avait « aucune vocation à devenir pérenne ».

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