Le premier smartphone à capteur d'empreintes sous l'écran est arrivé, et ça marche

Florian Innocente |

Le capteur d'empreintes sous l'écran est devenu réalité grâce à Synaptics qui l'a conçu et au fabricant chinois Vivo qui l'a installé sous l'un de ses nouveaux modèles montrés au CES.

Quelques journalistes ont pu prendre en main ce téléphone et leur bilan est globalement positif : l'intégration fonctionne bien et l'utilisation est naturelle. Leur seule réserve porte sur la (relative) lenteur de la reconnaissance.

Synaptics (longtemps partenaire d'Apple, il lui concevait la roue tactile des iPod) a conçu un capteur, baptisé Clear ID, qui prend place sous l'écran et peut détecter l'empreinte en profitant de l'espace existant entre les pixels. Cela ne fonctionne qu'avec des écrans OLED, le rétroéclairage des dalles LCD gênant l'opération.

La zone de reconnaissance est placée en bas de l'écran, elle est représentée graphiquement par une icône d'empreinte. Dès lors qu'on lève le téléphone vers soi ou qu'on l'allume, cet indice visuel apparaît et il suffit d'y poser son doigt. Cette intégration en façade rend par conséquent superflue la présence d'un capteur physique au dos — à l'ergonomie toujours plus ou moins décriée — et permet d'agrandir la surface de l'écran. On peut ainsi utiliser Clear ID pour déverrouiller son téléphone comme pour payer.

Les deux journalistes n'ont pas testé les performances du capteur avec des doigts trempés mais à les écouter, il marche bien et c'est aussi très naturel. Les gens ayant été depuis longtemps habitués à manipuler des capteurs d'empreinte. Il y a toutefois une marge d'amélioration pour ce qui est de la qualité de la reconnaissance et de sa vitesse d'exécution.

L'un des testeurs explique que l'apprentissage a été un peu plus long qu'avec un capteur classique (la méthode par contre est identique) et l'autre parle d'une rapidité qui rappelle les premiers capteurs qui ont suivi l'arrivée de Touch ID. Il faudrait environ 0,7 secondes à Clear ID pour confirmer l'empreinte, soit environ 70 % de temps de plus que les capteurs quasi instantanés d'aujourd'hui.

C'est long dans l'absolu mais ce n'est pas insuportable si l'on considère l'avantage qu'offre cette solution pour le design des téléphones. Il est possible que d'autres fabricants s'en saisissent dans les mois qui viennent mais il leur faudra absolument acheter des écrans OLED, des dalles pour lesquelles la demande est devenue plus soutenue encore avec l'entrée en lice d'Apple.

Il y a quelques chances que l'on voie de tels smartphones se multiplier, mais pas forcément dans de grands volumes. Vivo n'a pas encore donné de nom à son nouveau modèle, il prévoit de le lancer au prochain trimestre et ce sera uniquement en Asie. Pendant ce temps, Face ID va pouvoir continuer de creuser son sillon partout dans le monde.

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