Le Snapdragon 865 tousse derrière l'A13 (et même l'A12)

Mickaël Bazoge |

La puce vedette des smartphones Android haut de gamme sera le Snapdragon 865, fraichement dévoilé par Qualcomm début décembre (lire : Qualcomm : de nouveaux Snapdragon pour la 5G). En attendant les premiers appareils destinés au grand public — Xiaomi sera parmi les premiers à se jeter à l'eau avec le Mi 10 —, le fondeur a fourni un appareil de référence (le QRD865) à une poignée de testeurs afin d'éprouver les capacités de la puce.

AnandTech y est allé de sa batterie habituelle de tests SPEC2006, qui mesurent les performances des processeurs avec un twist : en plus de la puissance brute des puces, ces benchmarks évaluent aussi la quantité d'énergie nécessaire pour chacun des tests. Cela donne des graphiques qui tapissent certainement les pires cauchemars des petits enfants, mais le tableau synthétique ci-dessous permet de tirer plusieurs enseignements.

À gauche, la consommation en énergie : plus c'est court, mieux c'est. À droite, la performance brute : plus c'est long, plus c'est bon comme dans la vraie vie.

Les résultats globaux sont « très bons » pour le Snapdragon 865, relève le site, avec des gains de performance compris entre 25% et 29% en fonction des tests. C'est dans la droite ligne des promesses de Qualcomm. On observe aussi que les puces d'Apple conservent leur puissance brute : les A12 et A13 sont devant le Snapdragon 865 dans les deux catégories de benchs, même l'A11 (sortie en 2017) n'a pas à rougir au niveau des performances.

En revanche, le Snapdragon 865 fait systématiquement mieux que les systèmes-sur-puce d'Apple en termes de consommation d'énergie. C'est prometteur pour l'autonomie des futurs smartphones qui en seront équipés. Toutefois, le support de la 5G, qui passe par l'ajout obligatoire du modem X55, risque d'amputer cette autonomie.

Sur les tests web (Speedometer, WebXPRT, JetStream), l'unité de test de Qualcomm donne des résultats assez décevants, convient AnandTech. Les puces d'Apple, y compris la vaillante A10 de 2016, tient tête dans deux des trois tests.

Plus flatteur pour Qualcomm, les benchmarks qui mesurent les capacités d'apprentissage automatique sont pratiquement tous en faveur du QRD865, y compris face aux iPhone (quand les tests sont disponibles sur la plateforme iOS). Prometteur pour les traitements photo et pour toutes les fonctions en lien avec l'intelligence artificielle. Au niveau des performances graphiques, les bancs de test (partiels) montrent que l'A13 et même l'A12 tiennent largement tête à l'Adreno 650, le GPU du Snapdragon 865, même avec l'amélioration constatée des performances de 25%.

Ce coup de sonde ne brosse pas nécessairement le tableau le plus pertinent des capacités du Snapdragon 865. Comme toujours avec les benchmarks (et c'est aussi le cas chez Apple), il y a les mesures théoriques et la réalité de l'utilisateur. Au-delà des performances, Qualcomm mise surtout sur la 5G qui sera la vraie inconnue de l'année prochaine : cela ne repose pas uniquement sur la puce et son modem, mais aussi et sur tout le déploiement des réseaux par les opérateurs.

Accédez aux commentaires de l'article