Traçage : le Royaume-Uni choisit finalement l'API Apple/Google, carton plein pour l'app allemande

Mickaël Bazoge |

Suite, et sans doute pas fin, de notre palpitant feuilleton sur les grandeurs et misères des applications de traçage des contacts. L'API Exposure Notification pourrait bien avoir enregistré un nouvel utilisateur : le système de santé britannique, le NHS, a finalement choisi la boîte à outils développée par Apple et Google, selon la BBC. Un revirement spectaculaire de situation, le NHS ayant d'abord tout misé sur un modèle centralisé à la StopCovid.

Après être parti très tôt par rapport à d'autres pays européens (les premières expérimentations grandeur nature de l'app NHS COVID-19 ont démarré début mai), le développement de l'application s'est embourbé dans les polémiques et les controverses, notamment en matière de collecte des données et de fonctionnement. L'hypothèse d'un changement de moteur en faveur de l'API commune a été rapidement envisagée, mais la transplantation demande du temps. C'est d'ailleurs un ancien dirigeant d'Apple, Simon Thompson, qui va superviser le développement de l'app avec l'outil Exposure Notification.

Alors que les Anglais devront attendre encore un moment avant de pouvoir installer leur app de traçage des contacts, les Allemands sont manifestement ravis de Corona-Warn-App, développée avec l'API Apple/Google. Disponible depuis deux jours, elle a atteint 7,9 millions de téléchargements ! Un succès d'autant plus méritoire que le débat a été vif outre-Rhin sur la confidentialité des données.

Le contraste est saisissant avec StopCovid, qui a atteint 1,7 million d'activations depuis le 2 juin, selon le dernier pointage de Cédric O. Le secrétaire d'État au Numérique, qui a porté le projet à bout de bras avec ses amis de l'Inria, a convenu que l'utilité de l'application est limitée en raison du nombre faible de nouveaux cas de contamination enregistrés ces derniers jours en France.

Le choix du Royaume-Uni de l'API Exposure Notification va isoler un peu plus la France dans son choix d'un modèle centralisé. 17 pays européens, plus le RU donc, sont dans le même bateau, ce qui va permettre aux différentes applications de communiquer entre elles comme le souhaite la Commission européenne. Une interopérabilité qui a du sens alors que les frontières intra-européennes sont en train de s'ouvrir pile pour l'été.

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