Concurrence : Telegram attaque Apple, l'acquisition de Fitbit par Google scrutée

Stéphane Moussie |

Les avocats d'Apple et Google spécialisés dans le droit de la concurrence ont du pain sur la planche. Alors que Tim Cook et Sundar Pichai viennent de passer (avec Jeff Bezos et Mark Zuckerberg) devant la commission antitrust des États-Unis, Telegram a déposé en Europe une plainte visant Apple pour pratique anticoncurrentielle.

Telegram sur iOS

La messagerie qui compte 400 millions d'utilisateurs demande notamment à ce qu'Apple « autorise le téléchargement d'applications en dehors de l'App Store ». Dans un billet blog publié lundi, Pavel Durov, cofondateur de Telegram, dénonçait « 7 mythes d'Apple pour justifier leur taxe de 30 % sur les apps. »

« Gérer un magasin d'applications coûte seulement une fraction de ce qu'Apple prend aux développeurs. Tous les trimestres, Apple reçoit des milliards de dollars des applications tierces, alors que les dépenses pour héberger et vérifier ces apps se comptent en dizaines de millions de dollars, mais pas en milliards. Nous le savons car Telegram héberge et vérifie plus de contenu public que l'App Store ne le fera jamais », assure l'entrepreneur russe.

Telegram affirme avoir voulu lancer une plateforme de jeux au sein de son app en 2016, mais en avoir été empêché par Apple, qui a jugé cela contraire aux règles de l'App Store. Une histoire qui en rappelle une autre, plus récente : Facebook Gaming, qui figure sur le Play Store de Google, se casse toujours les dents sur la validation d'Apple.

Cette plainte va épaissir le dossier de Margrethe Vestager, la vice-président de la Commission européenne chargée de la concurrence, qui a ouvert une enquête sur l'App Store le mois dernier.

Margrethe Vestager ne prendrait d'ailleurs pas de vacances puisque, selon Reuters, la Commission va ouvrir une enquête approfondie sur l'acquisition de Fitbit par Google. Google a proposé de s'interdire toute exploitation des données de santé des utilisateurs de produits Fitbit à des fins publicitaires, mais cette proposition ne suffirait pas à Bruxelles qui voudrait plus de garanties avant de donner son éventuel feu vert.

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