StopCovid, la deuxième vague arrive

Florian Innocente |

Attention, la prochaine communication du gouvernement pour encourager à l'installation de StopCovid va « dépoter ». La promesse est d'Olivier Véran, le ministre de la Santé, qui s'exprimait hier soir sur BFM.

« On fera une communication dans les prochains jours, vous verrez ça va dépoter, mais ça nous a challengé (sic) ». Le challenge en question étant de convaincre Jean Castex d'installer lui-aussi l'application. Puisque le premier ministre (et d'autres membres de son gouvernement, comme le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, et la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa) avait reconnu le mois dernier qu'il n'avait pas téléchargé StopCovid.

Olivier Véran a sorti de longs avirons pour excuser le chef du gouvernement, en déclarant : « Je préfère un premier ministre qui est honnête et qui n'a pas téléchargé StopCovid plutôt qu'un premier ministre qui ment et qui n'aurait pas téléchargé StopCovid. Je lui sais gré, et je pense que les Français aussi, d'avoir dit la vérité ». Et tant pis pour la cohérence de l'action publique au plus haut niveau de l'État.

Véran a ajouté « Avec Cédric O, on va relever le défi et tout mettre en œuvre pour que Jean Castex ait envie de lui-même de télécharger l'application », ce qui suggère que son patron n'a toujours pas jugé utile de le faire. Charge donc à la prochaine campagne de communication de son gouvernement de lui en donner l'envie.

« On n'a pas été bons » en termes d'installations, comparé à d'autres pays dont l'Allemagne, a volontiers admis le ministre, mais d'avancer que le taux de notifications était plus important dans l'Hexagone.

Ailleurs, Outre-Manche notamment, le débat sur l'efficacité de ces apps de traçage a été relancé. SkyNews raconte ainsi que l'app utilisée en Angleterre et au Pays de Galles n'est pas forcément d'un grand secours.

15 jours après sa sortie et 16 millions de téléchargements plus tard, il s'est avéré qu'une seule notification de soupçon d'un cluster dans un bar avait été envoyée, alors que ces endroits sont désignés comme les premiers lieux de contagion. Les clients doivent scanner un QR Code avant d'entrer dans ces bars pour y signaler leur présence.

Toutefois, pour des questions de confidentialité, lorsqu'un utilisateur reçoit une notification le prévenant qu'il a été dans un possible cluster, le nom et l'emplacement de celui-ci ne lui sont pas indiqués. Et les autorités sanitaires, de leur côté, ne peuvent identifier les personnes qui étaient présentes à cet endroit. De quoi compliquer les efforts pour contrôler la propagation du virus.

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