Apple cède à la Russie et met en place une sélection d'apps russes préinstallées 🆕

Mickaël Bazoge |

Mise à jour 21h45 — Bloomberg a obtenu confirmation d'Apple qu'à partir du 1er avril, les iPhone, iPad et Mac vendus en Russie présenteront un panneau avec une sélection d'apps suggérées mais non préinstallées. Ces logiciels seront bel et bien approuvés par le gouvernement, mais en bout de course, Apple n'affichera que ceux qui respectent ses règles.


Article original — Apple se plie à la législation russe et ce faisant, ouvre la boîte de Pandore : à compter du 1er avril, lors de la configuration initiale d'un appareil iOS en Russie, le système va proposer à l'utilisateur d'installer des applications tierces développées au pays, raconte Vedomosti. Une boîte de dialogue s'affichera avec une sélection d'apps ; l'utilisateur pourra toutes les choisir, seulement une ou deux, ou rien du tout. De ce qu'on en comprend, les cases autorisant l'installation des apps seront cochées par défaut.

La liste des apps présentes dans cette sélection sera établie par le gouvernement. Le ministère russe du Numérique précise toutefois qu'il ne cherche pas à proposer des applications « qui occupent une place dominante », mais plutôt des apps qui gagnent rapidement en popularité. Celles-ci étant obligatoirement présentes dans l'App Store, Apple les a examinées et donné un feu vert, donc pas de danger du côté de la sécurité, de la confidentialité et du contenu.

Le pays a voté en 2019 une nouvelle loi qui force la préinstallation d'apps russes dans les smartphones, tablettes, ordinateurs portables et de bureau, ainsi que sur les télés intelligentes. La mise en œuvre de cette mesure a été repoussée à plusieurs reprises, mais finalement elle entrera en vigueur le 1er avril. Parmi les apps de cette sélection, se trouveront des navigateurs, des antivirus (à voir ce que cela donnera sur iOS…), des logiciels de cartographie, des messageries, des apps de service public, des apps de paiement, etc.

Le nombre d'apps à présenter varie en fonction de l'appareil, il y en a par exemple 16 dans des smartphones Android qui n'ont pas attendu pour se mettre en conformité. Lors de la discussion autour du texte, Apple s'était dit prête à quitter purement et simplement la Russie, le constructeur estimant que le dispositif équivalait à un jailbreak. Sur le marché russe du smartphone, Apple est troisième avec 16% du marché, mais l'entreprise en capte 45% de la valeur.

Le compromis trouvé semble donner satisfaction à toutes les parties, Apple y compris. D'autres pays voudront-ils eux aussi imposer ce genre de mesures pour mettre en avant des apps nationales ? On pourrait imaginer qu'en France, un iPhone propose à l'utilisateur d'installer TousAntiCovid…

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