Les apps préinstallées limitent la concurrence, selon une étude financée par Facebook

Mickaël Bazoge |

Ce ne sera une surprise pour personne : les applications et les services déjà présents dans un smartphone, qu'il soit iOS ou Android, sont très populaires parmi les utilisateurs de ces appareils. Par conséquent, il est très difficile pour un concurrent de s'imposer face aux applications préinstallées d'Apple et de Google sur leurs OS respectifs. C'est un des enseignements d'une étude Comscore financée par Facebook et relayée par The Verge.

L'étude a été réalisée en combinant les statistiques habituellement prélevées par Comscore et un sondage réalisé auprès de 4 000 utilisateurs américains de smartphones. 75% des 20 applications les plus utilisées sur iOS ont été développées par Apple (60% des apps Android les plus utilisées viennent de Google). Sur les deux plateformes, le top 4 est issu d'Apple et de Google. 78 millions d'utilisateurs iOS se servent de l'application Calculette d'Apple !

Facebook est le seul développeur tiers qui compte plus d'une application dans le top 20 avec son app client et Instagram (sur Android, Facebook parvient à placer Messenger en plus). Bref, s'il fallait une preuve que les applications préinstallées limitent la concurrence, ne cherchez pas plus loin. Facebook avait caressé un temps (sans y parvenir) la possibilité d'obtenir d'Apple la possibilité de changer l'application de messagerie par défaut, comme c'est le cas pour le client e-mail et le navigateur web.

Apple a réagi à cette étude, en en rejetant les conclusions. « Cette enquête financée par Facebook a été conçue pour donner la fausse impression qu'il y a peu de concurrence sur l'App Store », déplore un porte-parole du constructeur. « En vérité, les applications tierces rivalisent avec les applications d'Apple dans toutes les catégories et connaissent un succès à grande échelle ». La Pomme estime que le rapport est « gravement défaillant ».

Plusieurs problèmes sont à relever concernant la méthodologie de cette enquête : d'abord, elle ne prend pas en compte les navigateurs web, ni les fonctions enchâssées dans les OS comme Siri ou Google Assistant. Par ailleurs les résultats sur Android ne présentent pas la ventilation par marque : les résultats pour les smartphones Samsung ont été mélangés avec les Pixel de Google.

Facebook se positionnant clairement contre Apple et ses efforts pour la protection des données et de la confidentialité, les conclusions de cette étude sont aussi à contextualiser. Le réseau social sent qu'il est à son avantage après la présentation des différents projets de loi antitrust aux États-Unis qui, s'ils étaient adoptés en l'état, forcerait Apple à revoir en profondeur le modèle économique de ses produits iOS (lire : La future législation américaine pourrait empêcher Apple de pré-installer ses apps).

Accédez aux commentaires de l'article