WhatsApp détaille comment fonctionne sa collecte de données personnelles

Félix Cattafesta |

WhatsApp met à jour ses conditions d'utilisation en Europe. En septembre, l'entreprise a écopé d'une lourde amende de 225 millions d’euros par la Commission irlandaise pour ne pas avoir correctement clarifié la manière dont elle récupère les données de ses utilisateurs. Elle avait jusqu'à aujourd'hui pour revoir sa copie, mais ne vous attendez pas à de grands changements : WhatsApp explique d'entrée de jeu que « cette mise à jour ne change pas la façon dont nous exerçons nos activités, y compris la façon dont nous traitons, utilisons ou partageons vos données, notamment avec notre société mère, Meta ».

Message reçu par les utilisateurs de Whatsapp en janvier dernier.

Ce nouveau texte, plus long et plus clair, explique en détail comment sont collectées les données. Sans surprise, on y apprend que l'entreprise analyse presque tout ce qui n'est pas chiffré : noms des groupes de discussion, photos de profil, section « À propos » etc. Les métadonnées techniques sont également récupérées. On retrouve les heures de connexions, avec qui discute tel compte, à quelle fréquence, depuis quel OS, quelle version de l'application…

Bref, même si l'entreprise chiffre les conversations et ne peut pas accéder au contenu des messages, elle a toujours largement de quoi créer un profil détaillé de l'utilisateur. Difficile de savoir ce qu'elle en fait : le discours officiel est que toutes ces informations servent notamment à mesurer les performances de l'application et à s'assurer de son bon fonctionnement. En Europe, on sait que WhatsApp ne les utilise pas à des fins publicitaires, et que si cela venait à changer, tout sera fait après consultation auprès de la Commission irlandaise pour la protection des données.

Récemment, l'entreprise a contesté l'amende infligée par le régulateur irlandais en faisant appel. Auprès du Monde, elle se dit être en désaccord avec la décision : « Nous sommes en désaccord avec [la décision du régulateur irlandais] et nous avons fait appel parce que nous pensons que nous fournissions déjà toutes les informations nécessaires à nos utilisateurs ».

Ce week-end, la maison-mère Meta a annoncé repousser son projet de chiffrement de bout-en-bout pour Instagram et Messenger, qui ne devrait finalement arriver qu'en 2023. Jusqu'à présent, l'entreprise tablait au plus tard sur 2022. Le chargé de la sécurité des produits de Meta a expliqué vouloir prendre son temps afin de « bien faire les choses », le chiffrement des conversations posant de nombreuses questions, notamment dans le cadre de la sécurité des plus jeunes.

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