Apple va bel et bien autoriser l'installation d'apps en dehors de l'App Store, selon Bloomberg

Mickaël Bazoge |

Apple s'apprêterait à autoriser le sideloading sur l'iPhone et sur l'iPad, autrement dit la possibilité d'installer des applications en dehors de l'App Store — comme sur le Mac, en somme. C'est un énorme changement pour le constructeur qui ne peut pas faire autrement que de respecter les règles du Digital Markets Act (DMA) européen. D'ailleurs, le sideloading ne serait autorisé que dans l'Union européenne à moins que d'autres pays emboitent le pas.

Cydia, une des boutiques « historiques » du jailbreak, pourrait bien avoir droit de cité sur iOS.

L'annonce n'est pas officielle, c'est Bloomberg et Mark Gurman qui l'affirment ce soir. Les équipes en charge du logiciel seraient en train de tout préparer pour l'ouverture des éléments clés de la plateforme qui permettra de télécharger des applications sans en passer par la boutique officielle, et unique.

Ce que le DMA va changer pour l'App Store, l'iPhone et Apple

Concrètement, plus rien n'empêcherait l'installation de boutiques tierces comme par exemple l'Epic Games Store ou pourquoi pas le Microsoft Store, soyons fou. Bloomberg prévoit que la nouveauté serait intégrée dans une mise à jour pour iOS 17, dont la version finale devrait être disponible à la rentrée 2023, juste avant la mise en route du DMA. Les mesures du texte européen doivent entrer en vigueur en mars 2024.

Le constructeur a toujours protégé becs et ongles la fermeture de l'écosystème iOS, pour des raisons de sécurité de l'utilisateur, mais aussi (et surtout ?) de business : passer par l'App Store permet à la Pomme d'engranger une fructueuse commission de 15 à 30 % sur chaque transaction. Le sideloading a, à de nombreuses reprises, fait l'objet de tous les reproches aussi bien par Tim Cook que par Craig Federighi.

DMA : les utilisateurs d'iPhone auront bien la possibilité de télécharger des apps ailleurs que sur l'App Store

Ça ne veut pas dire pour autant qu'iOS va devenir le far-west. Apple réfléchit à la mise en place de garde-fous de sécurité que les apps distribuées en dehors de l'App Store devront respecter, probablement un processus de vérification (à l'image de la notarisation de macOS ?). Le constructeur en profiterait pour facturer des frais.

Sur la question de l'utilisation d'un système de paiement alternatif à celui de l'App Store, celui-là même qui donne droit à la fameuse commission, Apple n'aurait pas encore pris de décision. Pourtant, la Pomme n'aura pas trop le choix puisqu'il s'agit d'une des mesures du DMA.

Apple prévoit également d'ouvrir ses API privées aux développeurs. Les navigateurs web pourraient ainsi utiliser autre chose que le moteur de rendu WebKit. Les apps seraient libres d'exploiter la NFC plus largement qu'aujourd'hui. Les concurrents aux AirTags, comme Tile, auraient un accès plus large au réseau Localiser.

En revanche, l'ouverture de l'app Messages et des iMessage avec des services tiers — ce qui est aussi inscrit dans le DMA — pose des problèmes aux ingénieurs qui estiment que cela pourrait ébranler le chiffrement de la messagerie. Il n'est toujours pas question de supporter le RCS.

L'Union européenne a déjà réussi à faire plier Apple pour l'intégration de l'USB-C dans l'iPhone et (probablement) pour les batteries remplaçables.

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