Abonnement : Apple et la presse, ça coince toujours

Christophe Laporte |

Si de rares magazines comme Le Point ont adopté le système d'abonnement proposé par Apple, il est loin de faire l'unanimité, bien au contraire. À une écrasante majorité, les directeurs de publication estiment que les conditions imposées par Apple leur sont défavorables. Le Syndicat de la presse magazine (SPM) a publié dans la semaine une lettre ouverte dans laquelle elle expose ses points de divergences avec Apple.

Souvent évoqué, le premier point est sans doute le plus compréhensible. Le SPM déplore la grille tarifaire d'Apple qui manque de souplesse. Le système de palier mis en place par la firme de Cupertino ne propose que trois tarifs dans la zone de prix d'un journal : 0,79, 1,29 ou 1,59 euro.

D'autre part, le SPM veut qu'Apple revienne sur l’interdiction de proposer un lien de l’appli vers les sites Web des éditeurs pour les abonnements. Selon le syndicat, cela appauvrit « l’expérience des clients et rend leur fidélisation plus ardue. »

En ce qui concerne la commission d'Apple, le chiffre de 30 % est « concevable » pour la SPM. Par contre, l'organisme estime qu’elle devrait être revue à la baisse lors du renouvellement d'un abonnement.

Mais comme pour le Financial Times (lire : Presse : le Financial Times exclut les abonnements Apple), il semble que le plus gros point de dissension concerne les données clients qu'Apple tient absolument à protéger. Apple propose à ses clients s’ils le désirent de transmettre leurs données personnelles à l'éditeur, mais elles se limitent au nom, à l'adresse email et au code postal. Difficile de faire du marketing direct avec si peu d'informations…

Le Syndicat de la presse magazine « rêve » d'un « accès simple et le plus complet possible à ces données clients » afin de nouer « un lien plus direct et personnalisé avec nos abonnés ».

Par conséquent, le SPM espère de tout coeur qu'Apple va revoir sa copie et proposer un système avec plus de souplesse. Rappelons que la société californienne a laissé jusqu’à fin juin à ses « partenaires » pour qu’ils se mettent en conformité avec ses nouvelles règles.

[Via : Libé]

Accédez aux commentaires de l'article