Bouygues Telecom et SFR mutualisent une partie de leur réseau

Stéphane Moussie |

Bouygues Telecom et SFR viennent de signer un accord pour partager une partie de leur réseau respectif. Les deux opérateurs « vont déployer sur une zone correspondant à 57% de la population un nouveau réseau partagé », indique le communiqué.

Cette mutualisation, une première en France, va se matérialiser de la façon suivante :

  • d’une part, la création d’une société ad-hoc commune, qui gèrera le patrimoine des sites radio mis en commun ;
  • d’autre part, la prestation de service de RAN-sharing que se rendront mutuellement les opérateurs en 2G, 3G et 4G sur le territoire partagé.

Cette opération permettra aux deux opérateurs d'offrir une meilleure couverture sans trop dépenser. Ils garderont tout deux une indépendance commerciale (publicité, tarifs...) totale. La finalisation du réseau cible devrait aboutir fin 2017. Les deux opérateurs tiendront une conférence de presse commune lundi 3 février. L'ARCEP a réagi promptement en se déclarant favorable à cet accord.

Les négociations entre Bouygues et SFR avaient débuté en juillet 2013. Le gouvernement avait à l'époque approuvé cette décision qui s'inscrivait dans sa stratégie.

Aucun mot dans le communiqué sur Free Mobile, qui est pourtant doublement concerné. D'une part, parce qu'il a mis la pression sur tous ses concurrents et qu'il motive cet effort de réduction des coûts, et d'autre part car il veut avoir sa place dans cette mutualisation.

« Un accord entre deux des trois opérateurs de réseaux mobiles historiques qui ne prévoirait pas l’accueil du quatrième opérateur nous semblerait être un facteur de déstabilisation majeur », avait écrit en novembre Maxime Lombardini, directeur général d’Iliad (maison mère de Free), dans un courrier adressé aux opérateurs concernés et aux autorités compétentes. SFR avait jugé à l'époque la démarche de Free Mobile « prématurée » — l'accord n'était pas encore bouclé —, mais n'avait opposé « aucune forme de refus ».

Les relations très tendues entre Bouygues Telecom et Free Mobile ne devraient pas faciliter l'arrivée de ce dernier dans l'accord.

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