Bruxelles veut faire disparaître les frais de roaming dès l'année prochaine

Stéphane Moussie |

Selon The Telegraph, les 27 commissaires européens ont mis le pied au plancher pour supprimer les frais de roaming dès l'année prochaine.

Les frais de roaming sont ces frais que les consommateurs payent cher quand ils utilisent leur mobile hors de leur pays de domicile. D'après le journal britannique, les commissaires européens ont pris les dispositions pour que les frais de roaming soient supprimés l'année prochaine avec la réforme du secteur des télécoms. Le détail du calendrier et des propositions sera dévoilé dans les prochaines semaines.

Neelie Kroes, la commissaire européenne chargée des nouvelles technologies, a fait de la fin des frais d'itinérance son cheval de bataille personnel avant la fin de son mandat qui se termine en 2015. Elle a récemment livré un plaidoyer sur le sujet :

« Permettez-moi de vous poser cette question: pourquoi êtes-vous devenu membre du Parlement européen plutôt que d'un parlement national ? Je crois deviner que c'est en partie parce que vous n'aimez pas les frontières artificielles. Parce que vous croyez que nous pouvons faire plus lorsque la liberté et la concurrence sont plus importantes, que les opportunités sont plus fortes, et que les droits des consommateurs sont bien réels ! Dans les télécoms, plus que dans tout autre secteur, il n'y a pas de place pour les frontières ! »

« La fragmentation du marché est un vrai frein au développement de l'économie numérique, a pour sa part déclaré Gerard De Graaf, responsable de la direction en charge des réseaux de communication à Bruxelles, aux Échos. On a toujours 27 marchés nationaux. Les opérateurs ne sont donc pas en mesure de profiter des économies d'échelle sur un marché de 500 millions de consommateurs. »

Cette mesure forte provoque une levée de boucliers en France. Fleur Pellerin, la ministre déléguée à l'Économie numérique, a déclaré que « la fin du "roaming" en Europe serait un coup assez dur porté aux marges des opérateurs ». L'ARCEP va dans le même sens. « On ne peut pas décréter la fin du roaming, juge son directeur général, Benoit Loutrel. C’est un résultat auquel la constitution d’un marché unique aboutira. Pas un moyen. »

Photo C. G. P. Grey CC

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