L'Argentine toujours privée d'iPhone

Anthony Nelzin-Santos |

Il est toujours aussi difficile d'acheter un iPhone en Argentine rappelle le Wall Street Journal. Le gouvernement argentin restreint toujours très fortement l'importation du téléphone d'Apple, et interdit sa commercialisation dans le pays.

Cristina Kirchner, alors en pleine campagne pour sa réélection, avait fait renforcer les barrières protectionnistes du pays : comme son homologue brésilien, le gouvernement argentin favorise la relocalisation et la production locale pour freiner la baisse de l'excédent commercial, lutter contre l'inflation et stabiliser la parité peso/dollar. Les produits d'Alcatel, Nokia, LG, Motorola, ZTE et Sony Ericsson, fabriqués en Argentine, peuvent être librement commercialisés. Faute de « certificat d'origine », les produits d'Apple, eux, sont interdits de facto.

Apple refusant de produire en Argentine sous son nom ou celui d'un partenaire, elle doit passer par une procédure de certification où elle va devoir justifier de sa présence sur le marché argentin. Même s'ils ne peuvent plus commercialiser l'iPhone, plusieurs opérateurs argentins lui consacrent des sections de forum ou des pages d'assistance client ; Apple, elle, suggère à ses potentiels clients d'acheter dans les pays voisins. Les moins aisés bénéficient d'un vaste marché noir qui s'est mis en place tout au long de l'année 2011.

RIM, dans la même situation il y a quelques mois, produit désormais en Terre de Feu : les ventes de BlackBerry ont pu reprendre. Apple a contourné le blocage brésilien en faisant produire localement iPhone et iPad par son partenaire Foxconn, mais ne semble pas pressée d'en faire autant en Argentine. Si les ventes d'iPhone ont augmenté de 275 % entre 2009 et 2010 en Argentine, Apple est en effet un acteur mineur du marché : 30 000 iPhone ont été vendus en Argentine en 2010, et seulement 3 000 entre janvier et mars 2011, date de l'interdiction de vente. Samsung, qui a travaillé main dans la main avec le gouvernement argentin, produit quant à elle au moins 50 000 smartphones par mois, renforçant d'autant la présence d'Android en Argentine.

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