Apple mettrait des bâtons dans les roues de Tidal

Mickaël Bazoge |

Tidal est une offre plutôt sympathique, si on met de côté un lancement un peu ridicule orchestré par le nouveau tenancier de la boutique de streaming musical, Jay Z, et ses amis du showbiz (Madonna y a notamment levé la jambe). Nous avions en tout cas apprécié cette offre qui se distingue notamment par la qualité des fichiers audio (lire : Aperçu de Tidal, un nouveau service de streaming lossless).

Malheureusement pour l’artiste hiphop et businessman habituellement avisé, Tidal n’a pas l’air de prendre auprès du public. L’application iOS a rapidement chuté au-delà de la 700e place du classement de l’App Store, un signe qui ne trompe pas sur l’intérêt modeste des amateurs de son. Jay Z a voulu couper court au bad buzz en donnant ce week-end quelques chiffres sur Twitter. Ainsi, la boutique a recruté 770 000 abonnés « en moins d’un mois », souligne-t-il. C’est évidemment peu par rapport aux 15 millions d’abonnés payants de Spotify, ce d’autant que le chanteur ne précise pas la part des nouveaux abonnés vis à vis des anciens.

Mais ce chiffre ne serait pas si mauvais, à en croire les indiscrétions distillées par le New York Post. Apple prendrait en effet tout son temps pour valider les mises à jour de l’application Tidal. La dernière mouture pour Android date du 15 avril, tandis que celle pour iOS en est restée au 30 mars, date de la relance du service. Robert Kondrk, le vice-président du contenu iTunes, aurait également indiqué à des dirigeants d’Universal Music Group que les artistes qui offrent des exclusivités à Tidal ne seront plus mis en avant sur l’iTunes Store. Cela aurait été le cas pour Rihanna, dont le titre « American Oxygen » est sorti en exclusivité sur Tidal. Un porte-parole d’Apple a répliqué que cette accusation n’était « pas vraie ».

iTunes représentant toujours une grosse partie des revenus de l’industrie du disque, on comprend que les maisons de disques et les artistes souhaitent ménager la chèvre Apple, mais aussi le chou Jay Z dont les relations avec le milieu artistique sont profondes. Ce dernier précise qu’il a fallu des années pour voir Spotify et iTunes devenir les succès que l’on sait.

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