Netflix est prêt à monter différemment les films pour les smartphones

Florian Innocente |

Netflix songe sérieusement à proposer à l'avenir deux montages d'un même film ou d'une série selon qu'on les regardera sur sa télé ou sur un appareil mobile.

Lors d'une réunion avec la presse, rapporte The Verge, Neil Hunt, responsable produit de la plate-forme de streaming, a fait comprendre que la part de plus en plus importante de spectateurs sur smartphones pouvait amener à revoir la manière dont on monte un film.

« Il n'est pas inconcevable d'imaginer que l'on puisse prendre une copie du master et que l'on fasse un montage différent pour les mobiles. C'est quelque chose que l'on va étudier dans les années à venir ».

Plus concrètement, dans la déclinaison adaptée à une lecture sur smartphones, certains plans ou scènes seraient différents, choisis pour être plus faciles à voir sur un petit écran. Cela veut peut-être dire que pour une même scène on aura des plans plus serrés ou plus rapprochés que dans la version standard. Peut-être aussi faut-il s'attendre à des scènes présentes dans une version mais absentes dans l'autre ou différentes.

Netflix a fait un grand pas en direction de ses abonnés sur mobiles à l'automne dernier en ajoutant enfin une fonction de lecture hors-ligne. Elle a ses contraintes, tous les films ou séries ne sont pas concernés et il n'est pas toujours possible d'en profiter à volonté pour un même film, mais l'évolution est significative. Netflix ayant longtemps repoussé cette idée, privilégiant le streaming à tout crin.

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Cette volonté de créer plusieurs montages d'un même film est potentiellement porteuse de belles polémiques. Elle sera d'autant plus aisée à mettre en musique que Netflix ambitionne de produire lui-même plus de la moitié de ce qu'il va diffuser à l'avenir. En 2017, il va envoyer dans ses tuyaux plus de 600 heures de contenus originaux, c'est 150 heures de plus qu'en 2016.

[MàJ] : sur ce thème la lecture de ce billet publié l'an dernier sur le Journal du Lapin est intéressante. Il prend l'exemple de Pixar qui a conçu des versions 4:3 de certains de ses films, pour une diffusion TV, à partir des versions 16:9 du cinéma. Puis progressivement ces formats larges se sont imposés dans les foyers.

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