AirPlay : Chronique d'un nouveau standard ouvert

Arnaud de la Grandière |

Avec iTunes 10, Apple a complété les fonctions d'AirTunes pour prendre en compte la vidéo, justifiant le nouveau nom AirPlay, et a ouvert sa technologie de streaming sur le réseau local à des partenaires triés sur le volet (lire Apple ouvre AirPlay).

CNBC lève un coin du voile sur ces accords. Si Apple a cité quelques noms connus parmi ses partenaires autour d'AirPlay, il en est un qui est resté dans l'ombre : BridgeCo, et pour cause puisqu'il s'agit d'un fournisseur de Denon, justement parmi les partenaires nommés.

BridgeCo fournit des puces et logiciels permettant de mettre en réseau des appareils Hi-Fi. Le PDG de la société ne cache pas son enthousiasme : « Apple n'a jamais ouvert son écosystème. Nous avons toujours frappé à leur porte pour travailler avec eux là-dessus. »

La société avait déjà travaillé sur des docks pour iPod. Alors qu'elle s'est vue offerte un partenariat sur AirPlay, forte de clients susceptibles d'être intéressés par cette technologie (Philips, Pioneer, Thomson, Grundig, Harman/Kardon…), elle a proposé à Apple une liste d'éléments qu'elle pouvait apporter au projet, Apple n'en a élu que trois. « Apple a quelque chose de magique qui semble simple. Ils savent comment prendre une technologie complexe et riche en fonctionnalités pour la recentrer. »

Les appareils équipés des solutions de BridgeCo devraient être mis sur le marché d'ici la fin de l'année. BridgeCo n'est à ce jour toujours pas rentable malgré une décennie d'existence, mais compte bien le devenir d'ici le second semestre 2011, grâce notamment à cet accord avec Apple, qui pourrait peser pour moitié dans ses bénéfices.

Avec l'ouverture d'AirPlay, Apple ne peut plus modifier sa technologie comme elle l'entend, se devant de conserver la compatibilité avec les appareils de ses partenaires. Des modifications dont le serveur Firefly a fait les frais (lire iTunes 10 : problèmes avec les serveurs Firefly) : basé sur du reverse engineering, sans licence auprès d'Apple, cette incompatibilité soudaine semble logique, outre l'ajout du support de la vidéo qui modifie le standard, maintenant qu'Apple propose des licences officielles. Apple se doit en effet de protéger les intérêts de ses licenciés face à d'autres acteurs qui n'ont pas signé d'accord avec elle.

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