C'est à boire qu'il nous faut.

deserty |

Originaire de Bristol, Matt Elliott a fait ses premières armes au sein des Flying Saucer Attack et de AMP avant de nous faire profiter de l’excellente Drum’n’Bass expérimentale de Third Eye Foundation. Il a su par la suite sentir le vent tourner pour éviter la redite et, ainsi, faire évoluer son style tout d’abord avec The Mess We Made en 2003 et, aujourd’hui, avec Drinking Songs, tous deux sortis cette fois sous son propre nom. Désormais installé en France, ce multi-intrumentiste vient d’enregistrer quasiment seul un disque sur lequel on peut entendre de multiples couches de guitares, cuivres, cordes, voix se superposer pour créer une sorte de folk affranchi de toutes frontières géographiques. On ressent, plus que l’on ne les entend, ses origines russo-estoniennes sur la plupart des morceaux et en particulier sur le poignant the Kursk au cours duquel l’auditeur est invité à visiter le sous-marin coulé en 2000 et hanté, depuis, par la chorale fantôme de l’équipage accompagné par le violoncelle magnifique de Chris Cole. Le reste est du même niveau et on se laisse absorber rapidement par l’ambiance mélancolique, les atmosphères oniriques se dégageant de cet objet sonore à la beauté et à l’étrangeté fascinantes. Matt Elliott ne renie pas pour autant son passé sur le vertigineux final jungle de l’ultime morceau the made we messed confirmant ainsi que lui et sa musique sont définitivement hors du temps et hors des modes. Des chansons à boire, certes, mais plutôt de celles que l’on écoute accoudé, solitaire, à une table, un verre d’absinthe à la main. Matt Elliott a l’alcool superbe. Je paie ma tournée.

Quelques extraits en écoute : What's Wrong - The Guilty Party - What the fuck am I doing on this battelfield?.

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